Au grand dam de ses nombreux supporters, le Horoya Athlétic Club, l’équipe fanion de Matam a chuté aux portes de la finale de la Coupe de la CAF, le 20 octobre au Maroc face aux Pyramids d’Egypte par le score sans appel de 2-0. En raison de la propagation du Coronavirus, la CAF a décidé de faire jouer la demi-finale de cette compétition en une seule rencontre au Maroc, qui abritera aussi le 25 octobre la finale.

Cette défaite logique brise quelque peu les ambitions de Antonio Souaré, propriétaire du club rouge et blanc de Matam. Il n’aura pas réussi rééditer l’exploit du HAC, qui en 1978 s’était adjugé de fort belle manière ce trophée. En effet, le dimanche 10 décembre 1978, Conakry vit une grande fête du football. La capitale abrite la finale de la IV ème édition de la Coupe des Vainqueurs de Coupe (Coupe de la CAF), opposant le Horoya au Milaha Athlétic Club de Hussein Day (MAHD). En dépit du fait, que deux semaines plutôt notre représentait avait fait l’essentiel en gagnant à Alger sur la marque de trois buts à un, ce match retour n’attira pas grand monde au stade 28 septembre de Conakry. Et à l’instar de la manche aller, au coup de sifflet final de l’arbitre, le HAC dicta sa loi par le score de deux buts à un. Quarante-deux ans après cet exploit, le HAC version Antonio Souaré a malheureusement échoué aux portes d’une finale, qui lui aurait probablement permis de garnir sa galerie.

Au lendemain de cet échec retentissant, ce club multi champion au plan local doit désormais parfaire sa gestion administrative et sportive pour marquer son territoire au plan continental. Dominant des pieds et de la tête le championnat  guinéen depuis quelques saisons, avec dans son effectifs plus d’une dizaine de joueurs étrangers, sa participation aux épreuves inter clubs du continent mérite beaucoup plus d’efficacité. C’est ce challenge que le directoire du club devra relever la saison prochaine. Si les moyens adéquats sont mis à la disposition de l’entraîneur franco sénégalais  Lamine N’Diaye, recruté l’année dernière,  en termes d’encadrement technique, à brève échéance, le HAC pourrait étrenner un trophée continental. Ce technicien est le plus titré de l’histoire du football sénégalais avec un parcours impressionnant : sa carrière d’entraîneur commence au fait dans le club où il évoluait comme joueur professionnel en Alsace, le Mulhouse Football Club. Lamine Ndiaye termina les quatre derniers matchs de la saison 1997-1998, mais quitta le poste d’entraîneur dès décembre 1998.

De 2000 à 2006, il entraîne le Cotonsport du Cameroun, et l’amène en haut de la hiérarchie du football camerounais, il y remporte cinq titres de champion deux Coupes nationales (2003 et 2004). En 2002, il emmène le Cotonsport en demi-finale de la Coupe de la confédération avant de l’amener en finale l’année suivante. Cette finale se joue les 9 et 23 novembre 2003 face au Raja de Casablanca. Après avoir perdu le match aller 0-2, le club camerounais ne peut faire mieux qu’un match nul 0-0 lors du match retour à Garoua.

Il deviendra sélectionneur de l’équipe du Sénégal de football pendant la Coupe d’Afrique des nations de football 2008. Son contrat ne sera pas reconduit le 14 octobre 2008 à la suite de l’élimination du Sénégal lors du deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2010.

En septembre 2010, il est appelé à remplacer le franco-italien Diego Garzitto à la tête du club congolais Tout Puissant Mazembe. Il réussit à stabiliser une défense qui pose problème et réussit à enchaîner les bons résultats. En décembre 2010, son équipe parvient à atteindre la finale de la Coupe du monde de football des clubs 2010 après ses victoires contre les Mexicains de Pachuca puis en demi-finale face aux Brésiliens de l’Internacional Porto Alegre (2-0). N’Diaye et ses hommes parviennent pour la première fois dans l’Histoire de cette épreuve à empêcher une finale entre le représentant de l’Europe et celui de l’Amérique du Sud.

Le 6 mai 2013, le lendemain de l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions du TP Mazembe par les Orlando Pirates, Lamine N’Diaye présente sa démission. Le 7 mai 2013, le président du TP Mazembe, Moïse Katumbi, annonce la suspension du comité sportif de son club et Lamine N’Diaye est nommé directeur technique.

En 2018, il tente une brève expérience sur le banc du club soudanais Al Hilal. Et débarque à Conakry avec à la clé un contrat de trois ans. Un recrutement en somme judicieux au regard du vécu du nouvel arrivant à la tête du HAC. Comme indiqué plus haut, si les moyens humains sont mis à sa disposition, sans nul doute que le club de Matam s’en tirera à bon compte au plan continental.

 

 

 

Thierno Saïdou DIAKITE pour JMI

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