Vendredi 17 juillet, Amnesty international a publié un article faisant de détentions illégales et arbitraires perpétrées par le régime de Conakry, afin de museler toutes les voix dissidentes.
Oumar Sylla alias Foniké Manguè et Saïkou Yaya Diallo croupissent en prison depuis trois mois. Le premier est accusé de 《communication et diffusion de fausses informations》pour avoir  pointé du doigt, dans une émission, les responsables des tueries à N’Zérékoré le 22 mars dernier et, le second est inculpé pour 《 voie de fait, violences, menaces et injures publiques》.
Ce qui est troublant est le fait que se sont des acteurs de la société civile qui militent pour le respect de l’alternance, qui sont écroués malgré les multiples démarches judiciaires. Trois demandes de liberté provisoire ont été refusées pour Foniké Manguè arrêté depuis  le 17 avril et Saïkou Yaya Diallo arrêté  le 07 mai malgré son état santé qui requiert un régime alimentaire et médical particulier reste emprisonné contre la volonté même de la justice guinéenne qui a autorisée sa libération.
Pour Amnesty international ces agissements sont éléments constitutifs d’une stratégie bien huilée pour museler le peuple orchestrée par le gouvernement pour faire passer son fameux troisième mandat. C’est d’ailleurs ce que fait remarquer la chargée de campagne sur l’Afrique de l’ouest à Amnesty international Kiné Fatim Diop : 《Oumar Sylla et toutes les personnes emprisonnées pour avoir simplement exercé leur liberté d’expression, sont les cibles d’une stratégie des autorités visant à étouffer les voix dissidentes》.
Pour Kiné Fatim Diop, toutes les arrestations arbitraires et les emprisonnements d’acteurs de la société civile et des manifestants visent à tuer dans l’oeuf toute contestation de la volonté suicidaire d’Alpha Condé de briguer un troisième mandat : 《Oumar Sylla et toutes les personnes emprisonnées pour avoir simplement exercé leur liberté d’expression, sont les cibles d’une stratégie des autorités   visant à étouffer les voix dissidentes》, a déclaré la chargée de campagne d’Amnesty international dans la zone Ouest africaine avant d’ajouter : 《Quand ce ne sont pas des arrestations arbitraires, ce sont des interdictions de manifestations ou des actes d’intimidation ou de violence. Les autorités doivent impérativement respecter leurs engagements en matière de protection des droits humains.》
Enfin dans son document, Amnesty international à  travers la représentante dans la région déplore le fait que malgré l’existence de la pandémie et sa présence dans les geôles, les prisonniers ne bénéficient pas de traitement adéquats ce qui est une violation flagrante des droits humains : 《Alors que la COVID-19 est toujours présent en Guinée, les personnes en détention doivent être protégées contre le risque de contamination et doivent avoir accès à des soins adéquats》.
Le 5 juin dernier, le gouvernement guinéen à travers l’ANSS dénombrait 68 cas de coronavirus et trois décès à la maison centrale de Conakry.
Bokhidi KENDE pour JMI
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