Camarade de promotion, et chargé de communication du bureau de l’Amicale de la promotion TITO, Idrissa Camara l’Homme AMBIANCE, nous a quittés le 4 septembre 2017 des suites de maladie.
Pour évoquer son souvenir, je lui dois la connaissance des conventions de Florence et de Berne relatives à la protection des œuvres artistiques et littéraires. Une découverte née

IDRISSA CAMARA DE L’EMISSION « BELLE LETTRE » DE LA R.T.G

de mes discussions avec lui sur la politique culturelle du pays.
En ce jour anniversaire de sa disparition, j’ai une pensée pieuse pour lui.
Paix à son âme!
Thierno Saidou DIAKITE pour JMI
Idrissa Camara qui n’est plus de ce monde depuis le 4 septembre 2017 mérite en ce jour anniversaire de sa disparition une évocation solennelle de son souvenir. Il a contribué à sa manière à la promotion de la culture, singulièrement dans le volet de la lecture. Son émission  » Belles lettres  » en est une parfaite  illustration .
Chargé de communication de la promotion Tito des universités guinéennes et étrangères, il s’est pleinement investi lors de toutes les activités initiées par le bureau de cette promotion à laquelle j’appartiens.
En ce jour anniversaire de sa disparition, je publie le témoignage de El Hadj Amadou Diouldé Diallo fait à l’annonce de son décès. El Hadj lui-même membre de notre promotion.
 Citation  » J’ai partagé la classe de première et deuxième années de la faculté des Sciences Sociales de l’Université Polytechnique  » Julius Nyeréré » de Kankan avec Idrissa Camara, alias « ambiance ». Une bonne brochette d’étudiants venus de tout le pays constituait cette classe d’excellence que le temps confirmera par la suite: Sékou Koureissy Condé, Boubacar Yacine Diallo, Fanta Oulen, Bakary Camara, Prosper Guilavogui, Oumar Tounkara, Mamadou Saliou Samara, Banel Kassé, les cousines Yatou Bangoura et Mamey Sylla, Fatoumata et Taibou Diallo, Ahmed Kanté, Gaoussou Touré, Mamadouba Soumah Tessema… La liste est longue. Mais, nos professeurs: Saà Moundekeno, Aboubacar Cissé, Alkhaly Bangoura, Mouminy Makarinko,
Bouba Touré et Mousto Diallo étaient fiers de nous. Car, nous constitutions une sorte de crème sélectionnée de tout le pays, tant notre intelligence et notre curiosité étaient manifeste.
Il était l’un des meilleurs de la classe, ce Idrissa Camara. Petit Soussou joyeux, bon vivant, qui sortait certainement pour la première fois de Conakry pour aller à la recherche du savoir dans la Savane. A l’ IPK où l’igname était la nourriture principale, la vie était dure. Peu importe, le savoir a un prix.
Au bout de 2 ans, ponctués de vacances souvent passées dans la plaine de Banfélé, où rarement en visite dans nos familles, Idrissa empruntait alors le train, le conakry -Niger, pour venir à Conakry et se constituer quelques paquets pour la rentrée. Alors, quand, parfois, dans la profondeur de la nuit, les contrôleurs se mettaient à nos trousses, nous changions de wagon pour finir au-dessus. Sans se soucier des risques encourus. Léfarani, la première gare à 18 kilomètres de Kankan, laissait exploser notre joie de sortir de l’enfer alimentaire de l’Université Polytechnique Kankan.
Deux ans ( 1977- 1978 ) avec Idrissa Camara à Kankan, concours en poche, nous voilà à Poly Conakry. Il est orienté en Philo – Histoire et termine avec brio ses études. Il donne des cours au lycée, réalise des émissions culturelles à la RTG avant de venir illuminer le Ministère des Sports de la Culture et du Patrimoine Historique de son génie créateur en complicité parfaite avec Jeannot Williams et Isto Keira. Idrissa Camara était un maître ès Sciences Sociales, vif et réactif, à l’aise dans tous les domaines avec un don de la réplique digne d’un surdoué.
Il était comique aussi. Utilisant la satire pour détendre l’atmosphère et faire passer ses messages, tous porteurs de la marque singulière des lettres dans toutes leurs composantes. En prose ou en poème, Idrissa Camara était une bibliothèque ambiante qu’on ne pouvait jamais surprendre par un mot ou une phrase dans un débat. De telle sorte que ceux qui ne possédaient pas les armes et les munitions pour constituer l’artillerie lourde, trouvaient toujours le subtil moyen de l’éviter. Sinon se mettre en face du grand maître vous exposait à la risée publique.
C’est le lieu et le moment de dire grand merci à notre frère Antonio Souaré qui constitue, aujourd’hui, la plus grande articulation portante de la Guinée et des Guinéens. Il fait dans le Sport, la Culture et surtout dans l’humanitaire.
C’est lui qui a fait évacuer Idrissa Camara à Monastir en Tunisie pour ses soins. Et comme DIEU récompense toujours le bienfait, voilà que Antonio Souaré, président de la FEGUIFOOT, présent dans la ville natale du président Habib Bourguiba pour le match Libye – Guinée de ce lundi, assiste aux derniers instants de Idrissa Camara. Il est en train de prendre les dispositions pour le rapatriement du corps de l’illustre disparu qui, on le sait, assisté, a perdu sa mère, il n y a pas longtemps.
Cet Antonio Souaré mérite respect et considération. Car, dans cette Guinée de prétentieux, de vantards et d’égoïstes et d’arrogants, l’enfant de Wondima est tout seul dans la générosité et le partage à tous les Guinéens, sans exclusive, ce qu’il a cherché à la sueur de son front ici et ailleurs depuis 40 ans . A ce jour, c’est un cas unique en Guinée.
C’est pourquoi, je me permets, au nom de toute notre classe, de toute la 15e promotion Tito, de dire merci à Antonio Souaré pour ce geste. Un de plus envers notre frère et ami Idrissa Camara qui, je l’espère, aura droit à des obsèques digne du valeureux fils de Guinée qu’il a été. Fin de Citation.
Ne l’oublions surtout pas dans nos prières! Paix à son âme!
Thierno Saidou DIAKITE pour JMI

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