SOUK AT-TANMIA EN TUNISIE : des formations à l’entrepreneuriat au profit de 450 jeunes entrepreneurs et acteurs publics et civils
Du 3 mai au 30 juin 2017, le Partenariat Souk At-tanmia que la Banque africaine de développement (BAD) a lancé avec d’autres partenaires et qu’elle pilote, a organisé 42 ateliers de formation sur tout le territoire tunisien, au profit de 250 jeunes entrepreneurs et de 200 représentants de structures publiques et de la société civile opérant dans le domaine de l’entrepreneuriat en Tunisie. Ces formations s’inscrivent dans le cadre de la 3e édition de Souk At-tanmia, lancée en mars 2017.
Optimiser les prestations offertes aux entrepreneurs tunisiens
Soucieux d’améliorer encore et toujours l’accompagnement des entrepreneurs tunisiens à l’échelle de tout le pays, le Partenariat Souk At-tanmia a lancé un programme de renforcement des capacités destiné aux acteurs du secteur public et de la société civile opérant dans le domaine de l’entrepreneuriat en Tunisie. Ce cycle de formation entend décupler les synergies entre les institutions publiques et les organisations de la société civile, afin d’améliorer la qualité des prestations offertes aux entrepreneurs tunisiens. « Cette formation organisée par Souk At-tanmia répond aux orientations de la Stratégie 2016–2025 de la Banque africaine de développement pour l’emploi des jeunes en Afrique (SEJA), qui vise à créer 25 millions d’emplois et à produire un impact sur 50 millions de jeunes au cours de la prochaine décennie à travers tout le continent », s’est réjoui Mohamed El Azizi, directeur général de la BAD pour l’Afrique du Nord. Et d’ajouter : « promouvoir l’initiative privée et créer des emplois productifs pour les jeunes aidera à améliorer leurs conditions de vie et stimulera la croissance de la Tunisie et sa transformation économique ».
Afin de mieux répondre aux attentes et besoins des publics cibles et d’éviter toute redondance dans les actions déjà menées par ailleurs, le contenu de la formation Souk At-tanmia a été conçu après une évaluation desdits besoins, dans une approche participative qui a impliqué les concernés.
Le cycle de formation combine 10 modules déclinant plusieurs thématiques. Une série d’ateliers régionaux et d’apprentissage à distance (e-learning) permet ainsi aux bénéficiaires d’acquérir les compétences techniques et non techniques (soft-skills) requises dans le monde de l’entreprise. C’est la nouveauté de cette 3e édition du programme, qui cherche toujours à renforcer son impact.
Après un appel à candidatures national qui a enregistré plus de 400 demandes, 200 candidats ont été retenus pour suivre la première phase de formation : 24 ateliers régionaux de 3 jours chacun ont été organisés dans les différentes régions du pays, du 3 au 26 mai 2017. Sur ces 200 bénéficiaires issus des 24 gouvernorats de Tunisie, 63 % sont issus du secteur public et 37 % de la société civile. Marquée par une forte participation féminine (49 %) et de jeunes – 27-37 ans – (48 %), cette première phase leur a permis d’apprendre à concevoir un programme d’entreprenariat efficace ; à identifier un entrepreneur prometteur et les meilleures idées de projets ; ainsi qu’à optimiser la relation nouée avec l’entrepreneur (aspects soft skills et communication).
Durant leurs trois jours de formation, les participants ont aussi eu l’occasion d’échanger entre eux et d’élargir leur réseau, ainsi que d’ouvrir des pistes de collaboration et de synergie avec les institutions publiques comme avec les acteurs de la société civile. 92 % des participants interrogés ont ainsi déclaré que cela leur avait permis de nouer des relations et des échanges intéressants et fructueux avec d’autres participants. « Cette formation m’a permis de mieux connaitre les missions de chaque participant et leurs domaines d’intervention, témoigne Awatef Miraoui, du ministère de l’Emploi de la Formation professionnelle. J’ai eu l’occasion de me créer un vis-à-vis dans chaque administration, ce qui va énormément m’aider dans la collecte d’informations, soit lors de l’élaboration des business plans, soit pour orienter les jeunes porteurs de projet vers les organismes pertinents pour que leurs besoins soient traités plus efficacement ».
Ce programme de formation, qui va se poursuivre, inclura de nouveaux modules en mode e-learning, tenant compte ainsi des contraintes professionnelles des participants. Une troisième et dernière phase du programme consistera en une formation d’excellence sous la forme d’un “Boot Camp”, qui réunira les 60 meilleurs « champions », ceux qui auront le mieux réussi et obtenu les meilleurs résultats durant les deux phases précédentes.
Les jeunes entrepreneurs tunisiens dotés d’un vrai savoir-faire
Dans la foulée des acteurs du secteur public et de la société civile, un autre cycle de formation de 60 heures, sur le modèle du programme « Build your Business » (BYB), a été offert aux 251 candidats présélectionnés sur les 601 qui étaient en lice pour le deuxième tour du processus de sélection de la 3e édition Souk At-tanmia. Objectif : renforcer leurs compétences, notamment en management, pour les aider à mieux gérer leurs projets et à préparer et finaliser leurs plans d’affaires. Cette formation a duré quatre semaines, du 19 mai au 11 juin 2017, déclinée en 18 ateliers répartis sur tout le territoire, de sorte de ne pénaliser aucun des candidats en termes de proximité géographique. Education For Employment (EFE), qui a assuré la formation grâce au soutien financier du Middle East Partnership Initiative (MEPI), en avait développé le contenu avec Microsoft, en partenariat avec l’International Youth Foundation, et l’a adapté aux besoins du programme Souk At-tanmia sur la base des enseignements tirés de la 2e édition. Ce cycle compte 14 modules, enseignés durant 12 jours par des experts d’EFE Tunisie.
« Notre objectif est de délivrer un programme de formation qui soit pratique et interactif, et d’offrir aux jeunes candidats sélectionnés pour cette troisième édition Souk At-tanmia un savoir-faire entrepreneurial et les compétences nécessaires pour concrétiser leurs projets d’entreprises », souligne Lamia Chaffai Sghaier, directrice générale d’EFE-Tunisie.
Conduire une analyse de marché pertinente, financer son projet et maitriser son budget, créer son entreprise et développer son équipe, anticiper et planifier l’avenir sont quelques-uns des modules dispensés. « La formation m’a été très bénéfique pour mon parcours de chef d’entreprise. J’ai pu échanger avec mon formateur et les autres candidats de mon groupe pour peaufiner mon idée, valider mon Business model et finaliser l’étude technique de mon projet », témoigne Aymen Talbi. Ce jeune candidat Souk At-tanmia de 28 ans, qui a suivi la formation à Kasserine, a pour projet de créer une plateforme de services innovants dédiés au secteur des transports, intitulée InstaDrive. Parmi les 251 candidats formés, figurent 201 jeunes de moins de 35 ans (80 %), 170 chômeurs (67,77 %) et 107 femmes (42,63 %).
Après cette formation, les candidats ayant soumis leurs plans d’affaires respectifs seront évalués par un comité réunissant les partenaires de Souk At-tanmia, en toute transparence, selon des critères de compétitivité, de qualité, et tels que définis par le programme Souk At-tanmia. Les finalistes qui auront obtenu les meilleurs scores à l’évaluation post-formation seront invités à participer à un “Boot Camp” de trois jours, qui marquera le démarrage officiel de la phase de coaching intensif. Ils bénéficieront également d’un accompagnement et d’une assistance sur mesure durant la phase de levée de fonds pour leur projet. Ceux qui auront les premiers entièrement finalisé leur schéma de financement seront déclarés officiellement lauréats de la 3e édition Souk At-tanmia. Ils seront alors récompensés par un appui financier sous forme de don, combiné à un nouveau programme d’accompagnement pour faciliter la création et le développement de leur entreprise.
Contacts
Thouraya Triki, Economiste-pays en chef, Bureau de la BAD à Tunis – t.triki@afdb.org