Le viol est devenu récurrent en Guinée, en l’espace d’un mois, plus de cinq cas de viols ont été signalés dans plusieurs localités du pays. Pourquoi cette flambée ? Que fait l’État pour stopper ce crime contre la gent féminine ?
En attendant la réaction de l’État, les violeurs continuent leur sale besogne partout dans le pays. À Fria cette semaine, c’est une fillette d’une douzaine d’années qui a été violée au domicile familial par son bourreau : 《 Je suis une vendeuse, j’y reste jusque tard la nuit. Ma fille était avec moi, elle m’a dit qu’elle a sommeil, je lui ai dit de rentrer à la maison avec le bébé. Plusieurs enfants du voisinage regardent la télé chez nous. C’est ainsi que tout le monde est parti, moi je suis arrivée vers minuit. Dès que je suis arrivée à la terrasse, j’ai vu Ibrahima Sory sortir du salon, il fermait sa braguette. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là, il dit qu’il s’est endormi lorsqu’il regardait la télé, mais moi je n’ai pas imaginé qu’il mentait, je l’ai laissé partir. Dès que je suis entrée dans la chambre, j’ai vu ma fille couchée sur le dos, son caleçon descendu jusqu’aux genoux, je me suis approchée je l’ai regardée, j’ai vu quelle dormait. J’ai regardé ses cuisses, j’ai vu du sperme sur elle, je me suis précipitée dehors, j’ai appelé Ibrahima Sory qui a refusé de répondre, il a pris la fuite. Je suis allée réveiller sa maman pour qu’elle vienne voir le sperme de son fils sur ma fille, elle a refusé d’aller voir, elle m’a dit de le chercher et de faire de lui ce que je veux. C’est ainsi que j’ai réveillé ma fille pour qu’elle aille se laver 》 a expliqué Mariama Sylla, mère de la victime.
Une autre fille de neuf ans a été à son tour violée à Siguiri et, son bourreau sans scrupule a reconnu l’acte : 《Exactement c’est moi qui l’ai violée. Elle vendait des mangues, et quand elle m’a trouvé dans mon coin pour acheter ses mangues, c’est ainsi que j’ai eu à l’envoyer chez moi, pour coucher avec elle 》, a déclaré le violeur.
À Conakry c’est un Nigerian qui est auteur des faits de viol sur trois jeunes filles dont l’âge varie entre 11 et 13 ans. La stratégie consiste à utiliser du matériel pour attirer les petites filles plus fragiles : « Quand elles sont venues chez moi, elles ont dit qu’elles veulent manger pain avec dindon. J’ai dit que je ne peux pas aller acheter ça, je vais voir, donner l’argent vous allez aller acheter. Elles ont laissé leur petite sœur dans le salon et m’ont suivi dans la chambre et elles voulaient que je couche avec elles. Mais je n’ai pas accepté jusqu’à ce que l’autre soit venue m’embrasser. C’est là que je les ai touchées avec ma main. Je leur ai dit vous êtes petites, vous êtes mes petites sœurs, rentrez chez vous. C’est comme ça que je les ai accompagnées chez elles. C’était le lundi. Vendredi très tôt le matin leur père est venu avec d’autres personnes m’accusant d’avoir violé ses filles. Elles ont raconté autre chose. Elles ont raconté que j’ai fait ce que je n’ai pas fait. Elles voulaient que je les touche avec mon sexe mais je ne les ai pas touchées. Je les ai touchées avec mon doigt seulement, je leur ai dit de rentrer chez elles », argumente-t-il.
Le second cas de Conakry est le viol d’une fille de deux ans. Incroyable mais vrai ! Et plus grave le violeur était protégé par son oncle qui est en service au BATA. Ce militaire pour éviter la prison à son neveu, chercherait par des manoeuvres à le présenter comme un adolescent : 《 Donc nous avons cherché à connaitre qui est ce militaire et nous avons su qu’il est au BATA. Nous avons contacté les autorités de son service qui l’ont mis à notre disposition. Nous l’avons entendu, il a nié les faits de menaces en affirmant que lui-même est à la recherche de son neveu. Il nous a dit que le jeune a 12 ans et qu’il vit avec lui, mais il n’a pas d’extrait de naissance. C’est partant des amis d’âge du jeune à Kouroussa qui font la 6eme année, qu’il estime que son neveu a 12 ans. A travers nos techniques d’enquête, nous avons réussi à interpeller l’enfant avant-hier (dimanche 7 juin 2020 NDLR). Nous sommes entrés en contact avec le tribunal, parce qu’à vue d’œil nous avons vu qu’il a un âge relativement très jeune. Le tribunal nous a demandé son extrait de naissance, quelque chose qu’il n’a pas, nous avons fini donc par communiquer le dossier. Après toutes les investigations, nous avons retenu quand même les faits de viol contre lui, et on a communiqué le dossier au tribunal pour enfant, 》, rassure l’enquêteur du dossier.
Il faut dénoncer que la fréquence des viols sur mineurs est entrain de prendre des proportions inquiétantes ces dernières années. Il est temps pour l’État guinéen de durcir la loi sur le viol pour protéger les jeunes des criminels du sexe.
Aliou BAH pour JMI
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