Au sujet de la délicate question de l’excision, M’Ballou Camara dégaine : « Je condamne et n’encourage pas les femmes à exercer ce métier .On se doit de bannir la pratique. Les impacts nocifs des MGF sont méconnus sinon le fléau n’allait pas avoir long feu »
Une posture que tient la conseillère communale du fait d’expériences vécues dans la capitale et en dehors. « J’ai été témoin de deux accouchements où la mère a succombé du fait d’avoir été mal excisée. Cette dernière s’en est allée laissant un enfant ici-bas alors que le second cas s’est tenu à Coyah. Là, deux fillettes furent excisées et ont perdu énormément de sang qu’elles en sont mortes. L’une des victimes était l’unique fille de sa mère, expérience que j’ai très mal vécue en tant que femme et mère »
L’évolution de la science voire des mœurs ne peut que conduire à un esprit d’ouverture face aux MGF. Scientifiquement, il est connu que l’excision a des incidences sur les relations intimes des femmes et la maire M’Ballou soutient que : « l’homme doit sentir sa femme ». Selon l’unique femme du bureau communal de Matoto, on doit en finir avec les sujets tabous car nous sommes au 21ème siècle.
Devenant plus incisive, elle précise: « La biologie est tellement développée qu’il faut dialoguer avec ses enfants sur les MGF » prévient-elle. Au vu des traces physiques, morales et psychologiques chez les victimes ,la question de l’excision ne peut se gérer qu’en mode face à face : autrement dit de FEMME A FEMME.
Toute mère de famille devra créer une détente qui provoquera un dialogue fécond dans ce cadre d’échanges particulier, notamment entre mère et fille.
« L’ablation a créé énormément d’impacts sur la vie des femmes or la meilleure des solutions est de communiquer avec les enfants » renchérit la numéro 2 du parti de Jean Marc Téliano. Ce qui permet de les protéger et les rapprocher afin que nos progénitures puissent surmonter certaines difficultés de la vie.
M’Ballou Camara n’exclut pas d’organiser un événement le 6 Février 2020 avec les femmes de Matoto. Occasion pour elle de prendre part au rendez-vous de la journée internationale de la lutte contre l’excision cette fois , avec ses galons de 3ème Vice-maire. Pour elle, « Quand on dit que l’excision n’est pas une bonne chose, il faut pouvoir l’argumenter…»
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI