Abdourahamane Baldé, président du parlement des jeunes de Guinée, accorde cette semaine une interview exclusive à notre rédaction. Au cours de laquelle, il s’est largement penché sur certains sujets qui défraient la chronique dans la cité.
Justinmorel.info : Que dites-vous par rapport à la hausse du prix du carburant qui, actuellement, paralyse toutes les activités ce pays ?
Abdourahamane Baldé: L’Etat a dit à travers son porte-parole, que le carburant qui est censé être vendu en Guinée, est en train d’être exporté dans les pays limitrophes. Tout simplement parce que le prix auquel le carburant est vendu en Guinée, serait inférieur au prix auquel le carburant est vendu dans la sous-région. Le deuxième élément c’est que le Fond Monétaire International (FMI) a posé des conditions par rapport à la subvention du carburant. C’est la communication officielle. Si c’est le FMI qui finance l’Etat, il viendra avec des conditions. Il y a toujours des contraintes qui paient sur le gouvernement. Si les recommandations du FMI ne sont pas respectées par le gouvernement, on a le choix dans ce cas, on renonce à l’argent cette institution internationale, et on fait face à nos propres problèmes. Or, les problèmes qui ont toujours mené la Guinée dos mur sur le plan économique, ne pouvaient pas être résolus en une semaine. Cependant, chaque fonctionnaire de ce pays veut voir son salaire revu à la hausse. On a connu énormément de grèves ici où les enfants ne partaient plus à l’école.
Ce sont des milliards qu’on a demandé au gouvernement. Je pense que l’élément clé qui constitue le véritable problème de ce pays, c’est la corruption à haute échelle. Et si on ne sait jamais se tenir debout contre cette corruption, ce n’est pas au moment où il fait tard, qu’on va combattre la corruption en refusant de supporter les conséquences de cette corruption.
Je pense que le débat que nous sommes sensés mener depuis le debut de cette hausse du prix de carburant. Nous ne l’avons pas mené et que chacun d’entre nous, l’accepte, c’est trahir la Guinée. C’est ce qui fait que la population est en train de subir les conséquences. L’augmentation du prix du carburant peut être négociée entre les différents acteurs, je parle du gouvernement, des syndicalistes, du patronat et de la société civile. Comme cette négociation a déjà commencé, osons espérer que la raison finira par triompher pour la quiétude du pays.
Justinmorel.info : A peine nommé nouveau premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, traverse de grandes difficultés. En tant que le président du parlement des Jeunes de Guinée, qu’en pensez-vous ?
Abdourahamane Baldé : L’œil négatif, c’est cet œil qu’on avait sur Sékou Touré, on a toujours pensé que Sékou était le problème de ce pays. Ce même œil qu’on avait eu sur feu Lansana Conté, nous avions toujours pensé qu’il était le problème de la Guinée. C’est cet œil là qu’on a eu sur Dadis et on a toujours pensé que les gouvernants de ce pays constituent le véritable problème de la Guinée. On a toujours voulu personnaliser ce débat. Moi, je ne parle pas de Kassory, en tant que problème. Je parle de lui en tant que nouveau gestionnaire de la primature guinéenne qui vient avec une politique libérale.
Je parle tout en sachant ce qu’il veut faire. Il vient avec son propre programme mais qui est obligé de faire avec le programme de celui qui l’a nommé. Donc pour moi, il faut arrêter de personnaliser le débat !
Interview rélaisée par Léon KOLIE pour JMI
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