Pour rappel, du 18 au 21 juillet à l’initiative du nouveau président de la CAF, s’est tenu à Rabat, un symposium, suivi du comité exécutif et d’une assemblée générale extraordinaire. A la clef de ces rencontres, qui ont enregistré la participation de tous les acteurs du football continental, d’importantes décisions ont été prises. Au nombre celles-ci, l’augmentation des équipes finalistes aux phases finales de la CAN senior de football, de 16 à 24.
Au premier chef, notre pays, candidat à l’organisation de l’édition de 2023 est concerné par cette révolution engagée par la CAF, qui au demeurant commence à alimenter un débat. La trame de ce débat s’appuie sur une simple interrogation aux conséquences bien lourdes : avec les nouvelles conditions instaurées par la CAF, notre pays est-il en mesure de satisfaire les conditions du cahier de charges de la CAF ?
Cette lancinante question ne peut être répondue que par le Comité de pilotage du COCAN 2023. C’est cette institution mise en place par le chef de l’Etat, qui a en charge la gouvernance du COCAN 2023. Relevant de l’autorité du Président de la république, le Comité de pilotage rend compte à ce dernier. Depuis la fin du symposium de Rabat, tous les regards sont donc tournés vers le COCAN 2023. En dépit de la certitude des optimistes confrontée à l’inquiétude des sceptiques, la situation qui prévaut n’incite guère à la sérénité. Comme dirait l’autre, 2023 c’est déjà demain. Si l’on procède à un décompte, nous n’avons plus à notre disposition que cinq ans pour satisfaire au cahier de charges de la CAF à savoir : un minimum de six sites de compétition à aménager avec les infrastructures annexes (voies de communication, réceptifs, sécurité, signal satellite, formations sanitaires, aéroport, etc). A ce sujet, les sites de la future compétition identifiés par le Comité de pilotage sont : Boké, Conakry, Kankan, Kindia, Labé et N’Zérékoré
De ce qui précède, les choses se compliquent un peu plus avec l’augmentation des ressources financières à mobiliser, qui ne seront pas supportées par le budget national. Une conséquence tout à fait logique, dans la mesure où les infrastructures seront réalisées grâce aux ressources collectées.
Cette contrainte qui n’est guère insurmontable, est l’argument massue des pessimistes, qui croient dur comme fer que la Guinée ne sera pas en mesure de tenir l’échéance de 2023. Dans ce climat de doute ainsi créé, il revient au Comité de pilotage de poser des actes forts en guise de signal.
Parallèlement à une campagne médiatique tout azimut à mener, pour sensibiliser et informer l’opinion publique sur les capacités du pays à tenir ses engagements vis-à-vis de la CAF, le Comité de pilotage devrait enfin briser ‘’ le silence ‘’ autour de ses activités. Une démarche qui contribuerait à rassurer le camp des pessimistes.
Loin de négliger les difficultés et contraintes liées à l’organisation de cette compétition, il faut reconnaître que si nos décideurs s’impliquent pour accompagner le Comité de pilotage, un coup d’accélérateur serait ainsi donné aux préparatifs de la CAN. Nous ne devons pas perdre de vue qu’il a fallu l’engagement ferme du gouvernement auprès du comité exécutif de la CAF, pour que notre candidature soit validée.
Un engagement matérialisé par le dépôt d’une lettre de garantie au siège du comité exécutif de la CAF. Face à ce choix, nous n’avons qu’une seule alternative : mettre tout en œuvre pour honorer les engagements pris. En la matière, le président de la CAF est catégorique. Pour lui, les standards du cahier de charges sont à respecter à la lettre. Il n’y aura pas de tergiversation sur ce sujet. Tout pays qui ne serait pas dans les délais sera dessaisi. Nous savons donc à quoi nous en tenir.
Thierno Saïdou DIAKITE pour JMI