Après moult péripéties liées essentiellement aux retards dans l’édification des infrastructures, le Cameroun tient enfin le bon bout. La CAN masculine reportée à 2022, en raison de la pandémie de coronavirus, devrait s’y tenir sur des installations conformes aux normes de la FIFA.

Le président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantino, a été reçu en audience au palais de l’Unité, le 15 janvier 2021, par le président de la République, Paul Biya. Selon le service de presse de la présidence de la République, les échanges entre les deux hommes ont porté sur l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) que le Cameroun abrite depuis samedi 16 janvier, les préparatifs de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue en 2022, ainsi que le développement du football au Cameroun, en Afrique et dans le monde.

Au sortir de cette entrevue qui a duré près d’une heure, le président de la FIFA s’est dit honoré d’avoir échangé avec le chef de l’Etat camerounais, rapporte le site Stopblablacam. Gianni Infantino a indiqué avoir saisi cette occasion pour adresser ses félicitations au président Paul Biya pour ses engagements et les importants investissements consentis en faveur du football et de la jeunesse.

« C’est exceptionnel ce que le Cameroun a pu réaliser dans un contexte de récession économique », a-t-il déclaré au perron du palais de l’Unité, avant d’ajouter : « j’ai aussi voulu lui signifier la proximité de la FIFA et sa disponibilité à œuvrer aux côtés du Cameroun pour l’éclosion du football africain en général et du football camerounais en particulier. »

Depuis quelques années, le gouvernement camerounais s´est lancé dans un vaste programme d’investissement visant à doter le pays d’infrastructures sportives. Dans la perspective de l’organisation prochaine de la CAN qui se jouera au Cameroun en 2022, le pays a investi environ 1000 milliards FCFA dans les infrastructures (sportives, hôtelières, routières…) des sites retenus pour abriter cette compétition sportive. A terme, ces projets permettront au Cameroun de mettre à la disposition de la CAF sept stades de compétition et 25 terrains d’entrainement.

Stade de niveau mondial

Le stade de Japoma (50 000 places) dans le 3e arrondissement de Douala fait partie des fleurons de ce programme. Construit sur environ 48 hectares, ce complexe dont la construction est évaluée à 140 milliards FCFA intègre deux stades d’entrainement de 1000 places chacun, un gymnase couvert d’une capacité de 2000 places assises, une piscine olympique de huit couloirs couverte avec différents bassins, disposant de 1 000 places, de 02 terrains de basketball et entre autres de volleyball, ainsi que 04 courts de tennis et 37 000 m² de parking.

A Yaoundé, les travaux de construction du Complexe Sportif d’Olembe (60 000 places) se poursuivent. L’investissement de 163 milliards FCFA comprend, entre autres, deux stades annexes de 1 000 places chacun avec tribunes couvertes, un hôtel de 70 chambres, un centre commercial et des Voies et réseaux divers (VRD). Réalisés d’abord par une entreprise italienne puis une canadienne, les travaux enregistrent un taux d’exécution global de 59 %. Toutefois, le stade de compétition pris isolément est déjà réalisé à 79 %, selon les évaluations de décembre 2020.

Réhabilitation

A ce jour, certaines installations vétustes ou en délabrement ont été réhabilitées. C’est le cas des stades omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Construit en 1976 pour une capacité de 38 000 places, ce stade a été totalement rénové à l’intérieur comme à l’extérieur, pour un montant évalué à plus de 4 milliards FCFA. Ainsi, le stade a vu sa capacité passer à 42 000 places assises. Idem pour le stade Omnisports Roumde Adjia de Garoua (20 000 places) et celui de Molyko à Buea qui sont désormais conformes aux normes de la FIFA. Pour ce dernier, la facture des travaux se chiffre à 4,3 milliards FCFA.

Grâce à un financement de 62,5 milliards FCFA obtenu par le gouvernement auprès de la Standard Chartered Bank de Londres, le stade de la Réunification de Douala sera bientôt opérationnel. Le taux d’exécution de sa réhabilitation est d’environ 80 %, selon la société canadienne CCC, adjudicataire du marché.

Baudouin Enam

Source : Agence Ecofin