« La journée du 20 novembre est l’une de ces rares occasions où les enfants peuvent se prononcer. C’est une grande responsabilité pour nous députés des enfants, car nous représentons ici les enfants qui sont dans l’ombre, ceux qui n’ont pas la chance de donner leur avis. En Guinée, il y a beaucoup d’enfants en situation difficile : des enfants victimes de violences, de maltraitance, d’exploitation, de toutes formes d’abus. Des enfants auxquels on ne reconnaît aucun droit. Aujourd’hui, nous sommes la voix de tous ces enfants
Avec mes homologues du Parlement des Enfants, notre objectif principal pour cette session, c’est d’atteindre le cœur de nos aînés, les honorables députés de l’Assemblée nationale, pour qu’ils remettent nos problèmes au centre des débats. La Convention des Droits de l’Enfant ne date pas d’aujourd’hui ; il est temps de mettre fin à tous les facteurs qui entravent son application totale pour que tous les enfants de Guinée puissent vivre heureux et épanouis. » Aissatou Fofana, 17 ans, députée, Secrétaire générale du Parlement des Enfants de Guinée
« Je me suis engagé au sein du Parlement des Enfants à l’âge de dix ans. J’ai été inspiré par mon père qui m’a donné goût à la lecture et me donnait des revues sur les droits des enfants. Depuis tout petit, je lisais des articles sur les enfants d’autres pays qui luttaient pour la promotion de leurs droits ; j’ai voulu à mon tour m’engager dans cette lutte à travers le Parlement des Enfants.
Nous sommes présents aujourd’hui à l’Assemblée nationale pour discuter des budgets alloués aux secteurs liés à l’enfance, car les budgets sont votés ici et sans budget conséquent, il n’y a pas de progrès. Les conditions des enfants doivent être améliorées en Guinée. Il y en a beaucoup qui meurent de maladies évitables, il y a des mamans qui perdent la vie en accouchant, faute de soins. Chaque jour, nous voyons des enfants dans la rue avec des plateaux sur la tête en train de vendre entre les véhicules. Le système de protection de l’enfant doit être renforcé et l’État a le devoir de protéger tous les enfants. » Abdourahmane Daye Bah, 18 ans, député, trésorier du Parlement des Enfants de Guinée, secrétaire parlementaire
« En tant que députés parlementaires, notre devoir est de valoriser les droits des enfants et de nous battre pour que l’ensemble des lois qui sont votées soient adoptées en faveur des enfants pour leur bien-être. L’implication des enfants est fondamentale pour une meilleure résolution de leurs problèmes étant donné que nous sommes les principaux concernés.
J’ai eu la chance d’aller à l’école, j’ai eu la chance d’être informé sur mes droits en tant qu’enfant. Étant soucieux de l’avenir de mon pays, c’est normal que j’œuvre pour un changement. À mon avis, le problème le plus urgent, c’est au niveau de l’éducation. Pour aboutir à tout développement, un pays a besoin de développer son système éducatif. D’ailleurs, un proverbe chinois dit que pour détruire une nation, pas besoin de bombes ou de missiles, il suffit de détruire son système éducatif. D’où la nécessité d’accorder une importance particulière à ce secteur. » Thierno Oumar Diallo, 17 ans, député
« Cela fait trois ans que je suis députée, pour défendre les droits des enfants. Pour nous les enfants parlementaires, le 20 novembre 2017 est axé sur quatre priorités, à savoir la vaccination, l’éducation préscolaire, la nutrition et la protection des enfants.
Je voudrais lancer un appel urgent à nos aînés pour régler le problème dans l’éducation. Nous faisons face à un problème majeur, cette situation n’est pas du tout positive pour notre pays. Le gouvernement doit renforcer son appui et accorder beaucoup d’importance aux écoles, car le futur président de la République proviendra de ce système. Enfin, mon rêve est que l’on sauve les enfants qui mendient à longueur de journée dans les rues pour les mettre à l’abri et qu’ils aient la chance d’aller à l’école. Nous devons construire un avenir meilleur pour tous les enfants ».Aicha Touré, 17 ans députée, présidente de la commission Finances
Propos recueillis par Kadijah Diallo, UNICEF Guinée