Dangote Cement a été officiellement mise en service, par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso, le 23 novembre 2017. Au cours de sa prise de parole, Aliko Dangoté, PDG du groupe Dangoté, a salué les mesures économiques « audacieuses » mises en place par le Congo et qui « se sont avérées très salutaires ». 

«Dangoté cement Congo» est la quatrième usine de ciment, mais première cimenterie au Congo, de par sa production. L’usine d’Aliko Dangoté est la dernière-née des cimenteries au Congo. Sa construction a été lancée en août 2014 et elle a sorti son premier sac de ciment le 07 août 2017. Sa capacité de production annuelle faitd’elle la première du pays. Elle prévoit, en effet, une production d’un million et demi de tonnes de ciment par année, offrant ainsi des perspectives heureuses pour l’économie et l’industrie congolaises. Elle permettra au Congo de résoudre le problème de l’offre en ciment, autant qu’elle fait du pays, un exportateur du ciment, notamment dans la sous-région.

 « L’usine compte 500 employés directs et 250 employés indirects, et crée déjà des emplois et des affaires supplémentaires dans l’économie congolaise », selon le PDG du groupe Dangoté. Il a, également, formulé l’espoir que l’inauguration de l’usine stimule l’économie congolaise, préserve les devises qui devraient, autrement, être consacrées aux importations du pays, et crée des opportunités d’emplois tout au long de la chaîne de valeur.

 Dangoté cement Congo est, indubitablement, un nouveau pas dans la marche du Congo vers son développement et illustre la volonté des autorités congolaises de sortir le pays de sa dépendance au pétrole. La cimenterie Dangote est, donc, un élément de la diversification de l’économie congolaise projetant le pays vers son industrialisation. Selon M. Aliko Dangoté, « les mesures de réforme économique audacieuses mises en place par l’administration du président Denis Sassou N’Guesso se sont avérées très salutaires. L’industrie de la construction qui est un secteur important de l’économie continue de bénéficier de ses politiques et attire l’attention des investisseurs ». L’homme d’affaire nigérian s’est dit persuadé que son « investissement va contribuer à la relance économique en cours au Congo-Brazzaville sous la direction du Président Denis Sassou-N’Guesso ».

La responsabilité sociétale de l’entreprise

 Aliko Dangoté n’a pas attendu la stabilisation de sa production pour prendre conscience de la responsabilité sociétale (RS) de son entreprise. « Nous avons déjà commencé des projets RS avec la construction d’une route longue de 30 km autour de Yamba dont l’exécution aurait coûté environ 240 millions FCFA à la collectivité locale, a-t-il affirmé.

 Pour lui, la meilleure façon de dire merci aux autorités congolaises et aux populations hôte de l’usine est de réaliser dans la contrée, des projets dans le cadre la responsabilité sociétale dans leur communauté. « En tant qu’entreprise, nous avons toujours été soucieux de la nécessité de faire une rétrocession à la société, à titre de garantie d’un succès commercial viable, et cela demeure notre principale vision des affaires dans tous les pays où nous opérons », a assuré le milliardaire nigérian.

Ces projets RS touchent beaucoup de domaines, avec l’octroi « des bourses aux élèves dans nos communautés d’accueil » et la construction « actuellement d’une école d’une valeur de 70 millions de francs CFA. En outre, nous sommes en train de réhabiliter un hôpital pour un coût de 700 000 CFA », a poursuivi Aliko Dangoté qui n’a pas oublié la réparation d’« un pont délabré sur une route principale au coût de 300.000 dollars pour permettre aux véhicules lourds de traverser le fleuve »

Pour lui, la politique du groupe Dangoté consiste également à prioriser les personnes qualifiées des communautés hôtes locales dans la campagne de recrutement.

La cimenterie Dangoté est un véritable fleuron du tissu économique, notamment du département de la Bouenza où Sonocc (cimenterie basée à Loutété), Saris Congo (qui produit du sucre à Nkayi) et Eco-Oïl Energie (spécialisée dans la production d’huiles de palme et autres produits dérivés à Madingou Kayes) font la fierté.

 Effets immédiats

 « L’entrée de Dangote Cement sur le marché a permis de stabiliser les prix du ciment dans le département de la Bouenza », a affirmé Aliko Dangoté. Il s’agit-là des effets évidents et attendus de la mise en service de Dangote Cement. Outre la création d’emplois directs et indirects, l’abondance de la production cimentière dans le pays entrainera forcément la baisse du coût du sac de ciment pour favoriser les constructions.

 En effet, il y a environ dix ans, un sac de ciment coûtait entre 10 000 francs et 13 000 francs et la tonne oscillait, par ricochet, entre 200 000 à 260 000 francs CFA au Congo, notamment à Brazzaville. Aujourd’hui, à Brazzaville, par exemple, un sac de ciment n’atteint plus 6 000 francs. Il est même possible de le trouver à moins de 4 000 francs. Il pourra encore baisser davantage, surtout dans les localités où sont implantées ces cimenteries.

 Il convient de rappeler que, selon les données du ministère en charge de l’industrie, les besoins nationaux en ciment sont estimés à 2 000 0000 de tonnes par année. La production de toutes les sociétés de ciment réunies dépasse, de loin, cette estimation, puisqu’elle s’évalue à 2 600 000 tonnes par année : Dangote Cement Congo produit 1 500 000 tonnes par an, la société CIMAF (Ciments de l’Afrique) dans le département du Kouilou met, annuellement, sur le marché, 500 000 tonnes de ciment. A Dolisie, par ailleurs, FORSPAK, inaugurée en 2014, produit 300 000 tonnes par an. 300 000 tonnes est aussi le seuil de production annuelle de Sonocc, basée à Loutété dans la Bouenza, enfin une cimenterie, Diamond Cement, basée à Mindouli, dans le Pool, attend son inauguration, dans les jours à venir.

Les données ainsi établies démontrent que l’objectif d’Aliko Dangoté, celui d’exporter le ciment dans la sous-région d’Afrique centrale est bien tenable. Et, cela ne manquerait pas d’apporter, tant soit peu, un souffle dont l’économie congolaise a besoin.

MIATOLOKA Boryce Agapyth

Correspondant particulier de JMI au Congo

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