L’homme fort du Zimbabwe a rendu le tablier ce mardi 21 Novembre 2017. Une fin pathétique pour un héros de l’indépendance, entraîné par les frasques de son épouse.

Triste fin pour celui qui incarnait la fin de l’opulence coloniale en tant que père de l’indépendance. Face à une fronde socio-politique, Robert Mugabe a démissionné après un bras de fer militarisé d’environ deux semaines.

Sous l’influence de son épouse qui voulait être aux commandes du pays, le doyen des Chefs d’Etats de la planète a fini par plier. Son parti la Zanu PF et le Parlement l’ont déposé avant même qu’il n’officialise son départ par voie épistolaire.

Défiant sa famille politique en refusant de démissionner, le président de 93 ans était face à une destitution. La rue était entrée dans la danse et les militaires avaient pris le contrôle de la cité. Sa formation de toujours la Zanu-PF, a vite fait d’anticiper le rebond pour éviter un scénario comme au Burkina où un certain Zida avait pris le peuple de court.

Mugabe a annoncé que sa démission prenait « effet immédiat » après lecture, ouvrant la place à son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa. Ce dernier nommé président par intérim, une nouvelle ère s’ouvrira.

La conjoncture économique est telle que les autorités transitoires auront fort à faire. Désormais, une chose peut tarauder les esprits : l’avenir politique de Robert Mugabe.

Mais en attendant d’y voir plus clair, l’on peut remarquer avec admiration, le comportement exemplaire du peuple zimbabwéen dans ces moments difficiles, un modèle de maturité et le sens républicain de l’armée nationale. Ces deux parties ont vraiment su ménager le vieux lion, héros de l’indépendance, pour une sortie tout au moins « smooth », comme il l’annonçait dans sa dernière correspondance.

Espérons enfin que la transition qui s’annonce soit tout aussi intelligente pour engager à nouveau le pays sur le chemin de développement intégral.

Le plus vieux chef de l’Etat du monde fera certainement preuve de sagesse, en ruminant ce proverbe bien zimbabwéen :« Si tes yeux sont dans le dos, tu ne vois pas le bout de ton nez » !

 

Idrissa KEITA et Momo SOUMAH pour JMI

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