Selon l’enquête diligentée par la justice gabonaise dans le cadre de l’«opération Mamba », et dont les premiers éléments ont ete livrés à la presse, l’établissement de micro finance Epargne et développement du Gabon (EDG) aurait été mise à contribution, pour plusieurs transactions financières illicites vers l’étranger, au profit de Séricom Gabon, propriété de l’homme d’affaire franco-guinéen, Guido Santullo (photo).

Cette enquête lancée dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite par le gouvernement gabonais, aurait également permis de mettre à nu, une gigantesque machine procédant à des opérations financières délictueuses concernant les activités de cette micro-finance.

Ainsi, la justice aurait découvert que cet établissement de micro-fiance gérait, non seulement le compte de Séricom-Gabon, propriété de Santullo, mais qu’elle aurait également effectué des virements pour plus de 8 milliards de francs CFA entre 2015 et 2016. D’importants mouvements financiers vers d’autres banques s’élevant souvent à 100 millions de francs CFA étaient aussi, régulièrement opérés depuis cette structure de seconde catégorie, au capital de 70 millions de francs. Cela, en violation de l’article 7 du règlement relatif aux conditions d’exercice et de contrôle des activités dans le secteur de la micro-finance en zone Cémac.

Dans ces opérations qui apparaissent bien comme du blanchissement de capitaux, Jean Claude Kenmeugni, administrateur directeur général d’EDG, serait en première ligne. Selon les enquêteurs, il aurait permis à Santullo d’échapper au contrôle du système bancaire régulier. Tout comme, Francis Martial Wassieme, présenté comme étant « l’homme de main » de Santullo, impliqué dans cette histoire. Il était chargé, par ailleurs, toujours selon les enquêteurs, de faire parvenir d’importantes sommes aux personnes avec lesquelles son patron était en affaire « ou » en association.

Reste que si l’enquête a révélé le rôle joué respectivement par Kenmeugni et Wassieme, tous deux actuellement en détention à la prison centrale de Libreville pour complicité de blanchiment de fonds et association de malfaiteurs, les enquêteurs se penchent aussi sur celui joué par le ministère de l’économie, à l’époque de Magloire Ngambia. Car, il est question de savoir si des contrôles avaient été opérés ou pas. Les responsables de ces départements ministériels avaient-ils eu connaissance de ces opérations ? L’enquête encore en cours, permettra d’en savoir un peu plus sur les activités de cet établissement, et de son principal dirigeant, et d’établir les responsabilités ministérielles dans cette affaire de blanchiment.

Stéphane Billé

Source: Agence Ecofin