C’est au Palais des Congrès, à Tunis, que le coup d’envoi de la 3e édition Souk At-tanmia a été donné, vendredi 10 mars 2017, sous l’égide de Mohamed El Azizi, directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’Afrique du Nord. Plus de 400 personnes ont répondu présent à cette cérémonie officielle – parmi lesquelles les partenaires de l’initiative, privés et publics investis dans l’écosystème, outre des représentants des autorités, de structures publiques et de la société civile tunisiennes également impliqués.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour donner le coup d’envoi officiel à l’appel à projets de la troisième édition de Souk At-tanmia », s’est réjoui Mohamed El Azizi dans son allocution d’ouverture. Et d’ajouter : « cette cérémonie nous est l’occasion de saluer les fruits d’une belle aventure commencée en 2012 pour offrir une réponse concrète au problème du chômage en Tunisie, et célébrer tous ensemble le travail accompli par dix-neuf partenaires issus du monde du développement, des secteurs public et privé ainsi que de la société civile et académique ».

Invité d’honneur, Imed Hammami, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a réitéré l’appui du gouvernement tunisien à ce genre d’initiative et présenté tous ses vœux de succès pour cette 3e édition de Souk At-tanmia.

Des start up à succès 100 % tunisiennes

Le lancement de cette troisième édition atteste du succès et de l’impact grandissant de l’initiative Souk At-tanmia depuis qu’elle a été lancée, en 2012. Le Partenariat, qui engage, ensemble, acteurs public et privés dans un écosystème intégré, a pour mandat de créer des emplois en Tunisie en promouvant un entrepreneuriat moderne et innovant, et en privilégiant les jeunes, les femmes et les régions enclavées au plan économique. « Un nouveau modèle de création d’emplois est nécessaire en Tunisie pour mener à bien sa transformation économique et aspirer à un avenir meilleur », a assuré Rufus Drabble, chargé d’affaires à l’ambassade du Royaume-Uni en Tunisie. Avant de poursuivre : « le développement de l’entrepreneuriat est l’une des solutions clés pour la relance économique ». Et c’est parce que les éditions précédentes de Souk At-tanmia (« marché du développement » en arabe) ont pleinement répondu à ces objectifs, que l’aventure se poursuit, avec toujours plus de candidats sur les rangs.

La preuve avec les chiffres du bilan de la deuxième édition, plus d’un an après qu’en ont été dévoilés les 100 lauréats : 66 % des projets sélectionnés sont portés par des jeunes âgés de 18 à 35 ans ; 50 % par des chômeurs ; 36 % par des femmes ; et 50 % sont implantés dans les régions de développement prioritaire de la Tunisie.

Les entreprises ainsi créées couvrent un large éventail de secteurs : 49 % dans les services, la santé, l’éducation et les TIC ; 24 % dans l’agriculture et l’agroalimentaire, 14 % dans l’industrie manufacturière ; 8 % dans l’artisanat et 5 % sont des projets « verts ».

Plus de de 600 emplois directs et indirects ont déjà été créés grâce aux 55 projets lauréats opérationnels à ce jour, sur les 800 au total qui devraient être créés d’ici à 2018. Ces entreprises affichent aujourd’hui un chiffre d’affaires cumulé de 1,7 million de dinars tunisiens, dont 7 % à l’export.

Un tel succès a été rendu possible grâce à la qualité et à l’implication grandissante des partenaires du Souk-At-tanmia : plus de 80 coaches et mentors ont été mobilisés durant la 2e édition, pour orienter les entrepreneurs dans leurs démarches, et plus de 1 500 heures de formation leur ont été prodiguées. En outre, une série de huit conférences a été organisée pour stimuler l’initiative privée, qui ont mobilisé plus de 100 participants, essentiellement des étudiants et apprentis-entrepreneurs.

Rendant un hommage appuyé aux « efforts conjugués de tous les partenaires pour faire du projet Souk At-tanmia un vrai succès », l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique, Daniel Rubinstein, s’est félicité de l’impact grandissant du programme. Et d’indiquer que la troisième édition « va permettre de créer plus de 270 entreprises et environ 2 300 emplois à terme».

Cinq trophées “Top 5” pour les meilleurs entrepreneurs

Aux cinq meilleurs projets sur les quinze encore en lice de la 2e édition, un jury composé des partenaires du programme a décerné des trophées et certificats d’honneur dans cinq catégories, qui reflètent les Cinq grandes priorités de la Banque, dites “Top 5” : Nourrir l’Afrique ; Croissance verte en Afrique ; Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ; Industrialiser l’Afrique ; et Intégrer l’Afrique. Ces trophées récompensent ceux des projets qui se sont distingué par leur qualité, leur performance, leur impact et leur caractère innovant, ainsi que par le sérieux, l’implication et la motivation de leurs promoteurs.

• Prix « Nourrir l’Afrique », attribué à Khaled Bouchoucha. Son projet, IRIS Technologie, implanté à Tunis, au Nord de la Tunisie, est une plateforme de développement de cartes électroniques d’acquisition de données spécifiques aux ruches. Objectif : améliorer la productivité des ruches ainsi que la qualité des produits.

• Prix « Croissance verte en Afrique », attribué à Sondes Bannouri. Son projet, Dasri Sterille, implanté à Séliana, au nord-ouest de la Tunisie, est une unité de recyclage des déchets hospitaliers.

• Prix « Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique », attribué à Ameni Ghourabi. Son projet Ecole privée El Ghourabi est une école d’enseignement primaire privée installée à Gabès, au sud de la Tunisie, et homologuée par le ministère de l’Éducation nationale.

• Prix « Industrialiser l’Afrique », attribué à Mohamed Kharrat. Basée à Sfax, au sud de la Tunisie, son projet est une entreprise, CompiTechnology, spécialisée dans la recherche, le développement et la commercialisation de produits connectés qui mise sur l’Internet des objets. Son produit phare est Hakim, un short de bain intelligent, qui détecte les situations de noyade et permet ainsi de sauver les baigneurs à l’aide d’un airbag intégré dans le maillot.

• Prix « Intégrer l’Afrique », attribué à Essia Chaloueh. Implanté à Tunis, son projet, Pouffy Design, est une unité de création de mobiliers de détente et d’éléments de décoration mêlant artisanat et art contemporain.

S’exprimant à son tour pour dire la fierté du Danemark de participer au Partenariat Souk At-tanmia et son engagement à poursuivre son soutien, Anne Margrethe Rasmussen, chef du Bureau de coopération Tunisie-Danemark, a félicité les entrepreneurs de Souk At-tanmia pour « leur courage, leur créativité et leur persévérance dans leur projet pour réaliser leur rêve malgré les défis ». Selon elle, de tels exemples de réussites « permettront d’inspirer et d’encourager d’autres jeunes » à choisir la voie entrepreneuriale.

Dans cette même volonté de mettre en avant le travail des entrepreneurs de la 2e édition, une exposition-vente, baptisée « Le Souk fait son souk », s’est tenue en marge de la cérémonie de lancement.

La 3e édition est lancée : avis aux candidats !

À l’aune de ces résultats et des succès engrangés, cette nouvelle et troisième édition de Souk At-tanmia se veut encore plus ambitieuse : ce sont plus de 110 entreprises qui devraient être créées sur tout le territoire tunisien, qui devraient générer 1 000 emplois au profit, notamment, des jeunes, des femmes et des régions prioritaires. Il est également prévu d’organiser un nouveau cycle de conférences sur mesure, de renforcer davantage encore l’écosystème entrepreneurial grâce à des campagnes de sensibilisation et de formation auprès des acteurs publics et des associations œuvrant dans le domaine entrepreneurial. L’approche sectorielle est privilégiée, dans le souci d’améliorer le processus de sélection des projets comme l’accompagnement de leurs promoteurs, mais aussi d’en favoriser la pérennité et le potentiel de croissance.

Les porteurs d’idées désireux de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ont jusqu’au 31 mars 2017 pour déposer leur candidature. Toutes les modalités et critères d’éligibilité sont précisés sur le site de Souk At-tanmia : www.soukattanmia.org