Abidjan, Paris, le 29 mars 2017 – Au terme d’un procès très éloigné des standards internationaux et auquel nos organisations avaient refusé de participer, Simone Gbagbo a été acquittée hier soir par la Cour d’Assise d’Abidjan. Au delà du verdict, la FIDH, la LIDHO et le MIDH réitèrent leur appel à la tenue de procès visant les 150 auteurs présumés des crimes commis en 2010 et 2011, et inculpés par la justice ivoirienne. Lutter contre l’impunité et rendre justice aux victimes est nécessaire et possible en Côte d’Ivoire. Pour cela, une politique de poursuite cohérente doit être mise en œuvre.
« Comme nous le craignions et l’avions annoncé, ce procès a été un véritable fiasco tant sur la forme, avec de nombreuses irrégularités, que sur le fond, avec un dossier et des débats qui n’ont malheureusement pas permis d’établir la responsabilité individuelle de l’ancienne première dame dans les crimes commis pendant la crise post électorale. Cet échec doit constituer un électrochoc et conduire la justice ivoirienne à organiser enfin les procès cohérents et solides attendus par les milliers de victimes de la crise post électorale et par la société ivoirienne dans son ensemble
Initialement prévu pour durer quelques semaines, le procès que nos organisations ont suivi dans son intégralité, aura finalement duré dix mois, ponctués par de nombreux renvois, des témoignages souvent inconsistants ou éloignés des faits visés, et le retrait des différents avocats de Madame Gbagbo.
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L’accusation a fait de la participation de Madame Gbagbo à la Cellule de crise le cœur de sa stratégie de poursuite. Au plus fort des violences, cette cellule avait été mise en place pour orchestrer la répression des partisans d’Alassane Ouattara. Elle regroupait des responsables politiques et des forces de sécurité. Toutefois, en choisissant de juger Madame Gbagbo seule,
Dans une lettre fermée adressée le 10 mars 2016, soit plus de deux mois avant le début du procès, nos organisations avaient alerté les autorités ivoiriennes sur la faiblesse du dossier et l’échec prévisible du procès, en expliquant notamment : «
Le 30 mai 2016, à la veille de la procédure, nos organisations avaient annoncé publiquement leur retrait de la procédure pour les mêmes raisons.
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La FIDH, le MIDH et la LIDHO publieront prochainement un rapport d’observation du procès, qui reviendra sur l’ensemble de la procédure et formulera des recommandations pour les procédures judiciaires encore en cours d’instruction.
« La Côte d’Ivoire ne pourra pas faire l’économie de la justice sans mettre en péril sa stabilité à moyen terme. Les autorités judiciaires doivent donc tirer les leçons de ce nouvel échec, après le procès des atteintes à la sûreté de l’État de 2015. Une stratégie de poursuite adaptée et transparente pour les dossiers en cours doit être mise en œuvre, comme nous le demandons depuis maintenant 3 ans