Une équipe de chercheurs a découvert sept planètes de la taille de la Terre. Le chercheur Amaury Triaud, natif de Bordeaux, a participé à l’étude. Il répond…
Pas moins de sept planètes ont été découvertes autour d’une étoile naine. Baptisée Trappist-1, l’étoile est située à 39 années-lumières de la Terre. Trois des planètes de son système sont situées dans une zone d’habitabilité, où de l’eau peut être présente sous forme liquide.
L’équipe internationale, encadrée par le chercheur belge Michaël Gillon de l’Université de Liège, avait déjà découvert en 2015 trois de ces planètes à l’aide du téléscope Trappist basé au Chili.
« C’est la première fois que l’on découvre des planètes dans leur zone habitable aussi propice pour effecteur des études de leurs atmosphères. Pour être en mesure d’analyser l’atmosphère d’une planète, il faut qu’elle soit en transit, c’est à dire que la planète passe devant son étoile. Il est alors possible d’étudier son signal et donc son atmosphère. C’est ce que nous sommes en mesure de faire avec ces planète ».
Comment savoir si ces planètes abritent ou ont abrité des formes de vie ?
« Dans un premier temps, il faut arriver à déterminer s’il y a une atmosphère. Il faut ensuite en étudier la composition, en particulier en gaz à effet de serre. On étudie ensuite le climat général, les températures à la surface, puis la composition chimique détaillée de cette atmosphère. La vie sur Terre a profondément modifié la composition chimique de l’atmosphère. Des gaz comme l’oxygène ou le méthane sont des indicateurs de potentielles formes de vie. Il ne s’agit pas juste de détecter de l’oxygène ».
« Nous mesurons la taille grâce à la profondeur de l’ombre que l’on voit pendant le transit. Les interactions entre les planètes permettent également de mesurer leurs masses. Une fois que nous avons déterminé la masse et le rayon, nous sommes en mesure de déterminer la densité d’une planète. Cette densité permet d’avoir une idée de la composition interne de la planète. Nos études préliminaires des atmosphères de ces planètes montrent qu’elles sont davantage rocheuses que gazeuse, il n’y a pas de gaz léger comme de l’hydrogène à leurs surfaces. »
Qu’est-ce que ces planètes peuvent nous apprendre ?
« Cette découverte ouvre les portes vers l’exploration, à distance, d’environnements terrestres hors du système solaire. Tous les grands télescopes vont se tourner vers ces planètes. On pensait attendre 20 ou 30 ans avant de découvrir des éventuelles formes de vie, nous avons bien raccourci ce délai. D’ici dix ans, nous serons peut-être en mesure de trouver de la vie dans l’espace, et d’ici cinq ans, on pourrait découvrir des dizaines d’autres systèmes planétaires similaires à Trappist-1 ».