Le projet intégré d’amélioration de l’accès à l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement dans la zone de Boffa semble s’incruster durablement dans les pratiques quotidiennes. Il a été lancé en septembre 2015 sur financement de l’UNICEF et Charente-Maritime Coopération avec la participation des autorités et des communautés.
Amadou Sara Bah, le conseiller communal, responsable de l’assainissement rappelle : « Il est question pour nous maintenant de préserver nos acquis . Nous sommes partis presque de rien, mais avec beaucoup de volonté, aujourd’hui l’on remarque que les comportements vis-à-vis de l’assainissement, sont en train devenir comme un caractère chez la plupart de nos concitoyens. Nous sommes parvenus à qualifier le service public de l’eau au niveau de la commune même ».
Au début, les animateurs sont partis sur le terrain de la sensibilisation, car changer les comportements individuels ou collectifs, n’est pas chose aisée. Il a fallu bâtir sur l’existant pour apprécier les différentes attitudes et introduire progressivement les changements souhaités, en ce qui concerne par exemple le transport, l’utilisation et la conservation et la gestion de l’eau.
Ce n’était pas dans la pratique des habitants de Boffa d’acheter le litre ou le bidon d’eau. Plus grave, ayant hérité de pompes vétustes et défectueuses, la commune a dû les réhabiliter grâce au partenariat UNICEF-Charente Maritime Coopération, pour recréer la confiance au niveau des populations.
Il est heureux de constater à présent que les responsables des Comités de points d’eau (CPE), dans les localités qui abritent les forages, sont capables de gérer correctement les questions de réparations ponctuelles, grâce aux ressources financières propres générées par la vente de l’eau et les fontainiers maintenanciers formés à cet effet. Les CPE travaillent étroitement avec les élus communaux et sont constitués de femmes et de jeunes et dynamiques, décidés à conduire les changements pour le bien-être des populations.
L’Agence communale de l’assainissement se décentralise au niveau des quartiers, avec les différents comités de points d’eau, qui sont supervisés par des Comités de Zones constitués de plusieurs districts (avec 8 à 12 forages). Le tout est chapeauté par l’Agence communale qui organise à la fin de chaque semestre des réunions programmatiques, pour évaluer les différentes activités menées, et faire des recommandations spécifiques pour l’évolution durable du projet.
La Certification de 150 villages FDAL (Fin de défécation à l’air libre) constitue une preuve tangible de la persuasion opérée par l’Agence au niveau des familles de la Commune Urbaine de Boffa. La latrinisation sur efforts propres des familles, chacune selon ses moyens, se développe. La création récente de 4 dépotoirs contrôlés de déchets dans le centre-ville représente une importante étape dans la mise en place d’un système de gestion des déchets. Deux motos-poubelles serviront au ramassage à des coûts adaptés. Les districts insulaires de Daari et Marara qui ont désormais des impluviums, et les îles de Dobirè et Sakama qui en seront prochainement pourvus marqueront indubitablement la volonté de progrès de l’Agence communale.
Les questions de maintenance, de paiement de l’eau, de sécurisation des recettes, notamment, y sont débattues en toute vérité par les différents participants. Le point est fait et des sanctions positives ou négatives prises conséquemment. Sarah Bah d’ajouter : « Ainsi, des sanctions négatives sont prises contre d’éventuels détournements de fonds, des pannes non signalées ou des forages non entretenus, etc. » Des récompenses seront faites aussi « pour saluer les efforts des méritants. Ceux sans lesquels le projet n’existerait pas » ajoute-t-elle ?.
À la fin de l’année, des assemblées générales sont organisées pour faire le bilan de l’ensemble du processus avec les différents acteurs, partenaires locaux comme les Directions Régionales de l’Environnement, la base régionale du Service national des points d’eau (SNAPE). Ainsi que les partenaires internationaux comme l’UNICEF et la Charente Maritime Coopération qui accompagnent toutes ces échéances technico-managériales.
Si le projet est accepté de tous, c’est qu’il incarne véritablement une réponse adaptée aux besoins des populations. Le cap du défi est maintenu : sécuriser les recettes pour assurer la durabilité des ouvrages. Maire de Boffa Amadou Soumah conclut : « Je reconnais sincèrement qu’avec l’appui de l’UNICEF, nous avons amélioré la desserte en eau potable et créé un environnement assaini plus favorable à la santé. Aussi, la gouvernance mise en place, soutenue par les recettes découlant de nos prestations nous permet de nous inscrire dans la durabilité par le maintien des acquis ».
Justin MOREL Junior pour l’UNICEF