La Guinée a célébrée ce mardi 11 juillet, à l’instar des autres pays du monde, la journée internationale de la population sous le thème « Planification familiale: autonomisation des peuples, développement des nations ».

Le choix de ce thème est hautement porté sur la nouvelle dynamique de lutte contre la pauvreté, qui est la capture du dividende démographiquedont la planification familiale est un des vecteurs primordiaux.

Le ministère du Plan et de la coopération internationale appuyé par le Fonds des Nation Unies pour la Population (UNFPA) ont tenu à marquer cette journée par des activités de sensibilisation et de plaidoyer à Conakry, qui a rassemblé la couche juvénile féminine, les partenaires au développement et quelques membres du gouvernement, avec à leur tête le premier ministre Mamady Youla.

La ministre du Plan a rappelé dans son discours de circonstance, le contexte qui prévaut en Guinée sur l’évolution démographique de la population guinéenne: « Le thème de cette année traduit le volontarisme et l’intérêt primordial que l’Union africaine porte à la capture du dividende démographique d’ici à l’an 2063, à travers la promotion de la santé de la reproduction, notamment  par le biais de la planification. En Guinée, la population qui était  de 2.650.000 habitants en 1956 a été multipliée par 4  pour se situer à environ 11.319.000 habitants en 2016. Une population caractérisée par son extrême jeunesse. Aussi, dans sa politique de santé de la reproduction, la Guinée met un accent particulier sur la planification familiale car le taux national de fécondité reste encore élevé avec en moyenne 5,6 selon l’enquête MICS-Palu 2016», a souligné Mama Kanny Diallo.

GetAttachmentThumbnail.jpg

Elle soutient par ailleurs que le gouvernement, conscient du rôle que la fécondité des adolescentes joue dans la transition démographique, a mis en œuvre, avec l’appui des partenaires, notamment l’UNFPA, une déclaration de politique nationale de population qui donne le droit de planifier sa famille.

Pour le représentant résident de l’UNFPA EN Guinée:« l’adolescente subit dans nos pays à large échelle le mariage précoce qui l’amène le plus souvent à porter une grossesse alors que son corps n’a pas encore atteint la maturité biologique. La santé de l’adolescente s’y trouve ainsi atteinte, non sans oublier que le mariage précoce est aussi synonyme d’abandon de l’école.
Il estime qu’en combinant le manque d’éducation scolaire à un état de santé dégradé, l’adolescente a toutes les chances de voir ses perspectives d’avenir radieux compromises. Cet état de vulnérabilité de l’adolescente est encore aggravé par une appartenance à une minorité ethnique, la vie en milieu rurale ou l’appartenance à une couche sociale pauvre.
C’est une situation à laquelle n’échappe pas la Guinée, car 26 % des femmes étaient déjà en union  en  atteignant  15  ans;  contre  environ  5 %  des hommes qui l’étaient  en  atteignant  18  ans (EDS, 2012)’’. A cela s’ajoute une autre violence qui est la mutilation génitale féminine. Les  résultats de l’enquête  sur  l’âge  au  moment  de  l’excision  montrent  que  la  quasi-totalité  des  femmes  ont  été excisées avant l’âge de 15 ans (97%) », précise le représentant de l’UNFPA.

Il plaide ainsi en faveur des adolescentes afin de leur redonner le pouvoir, les moyens et l’information nécessaires pour prendre leurs propres décisions dans la vie; ce qui selon lui, leur permettra de réaliser pleinement leurs potentiels et de devenir une force positive pour le changement dans leurs foyers, leurs communautés et leurs nations. Pour atteindre cet objectif, il estime que la capture du dividende démographique est un passage obligé.

Pour finir il a réitérer l’engagement de son institution, à accompagner le gouvernement guinéen pour promouvoir et protéger les droits des adolescentes
Le premier ministre Mmamdy Youla qui a présidé la cérémonie a déclaré que son gouvernement entend faire de la maitrise de la croissance démographique un moyen pour tirer profit du dividende démographique, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020).

Pour y parvenir selon lui, le gouvernement compte investir notamment dans la planification familiale et l’éducation.
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI

JMI Copyright © JustinMorel.Info  

GetAttachmentThumbnail.jpg