La nouvelle réforme des retraites a provoqué des débats houleux dans tout le pays depuis de longues semaines et une même formule est revenue comme un mantra : « les chiffres le disent : la population vieillit ». Et c’est vrai.
L’espérance de vie à la naissance a quasiment doublé au cours du XXe siècle et s’accroît toujours de manière continue. L’espérance de vie à la naissance, à 1 an, à 20 ans, à 40 ans, ou à 60 ans a même augmenté de quelques mois depuis 10 ans. L’espérance de vie sans incapacité, c’est-à-dire sans être limité dans la vie quotidienne, augmente parallèlement à celle de l’espérance de vie.
La récente étude publiée par la Drees l’atteste, les années de vie gagnées le sont surtout en bonne santé. La longévité maximale (durée de vie maximale jamais observée) semble également avoir atteint un plateau élevé. Depuis les années 1990, l’âge de décès de ceux qu’on appelle désormais les super-centenaires s’est stabilisé aux alentours de 110 ans.
Mais, que nous disent réellement ces chiffres ? Et pourquoi renvoyer à tel ou tel indicateur ? Il est certes nécessaire de comprendre ce qu’ils sous-tendent, mais aussi de ne pas penser uniquement le vieillissement à partir de l’âge chronologique. Ce repère ne peut décrire l’hétérogénéité des situations vécues. En reposant sur la seule référence chronologique, le discours se rend perméable à des interprétations biaisées et perd de sa valeur.
Repenser le vieillissement