Né en 1984 à Guékédou, Elie KAMANO commence la musique à l’âge de 11 ans. Tout comme bon nombre d’artistes en Guinée, il s’exerçait en chantonnant des titres de certains artistes, célèbres à l’époque. Par sa nature justicière, on pouvait déjà comprendre en lui que la musique urbaine serait le genre dans lequel il se plairait le mieux.
Avec l’avènement du Rap en Guinée dans les années 1990-1992, Elie KAMANO crée son groupe de Rap qu’il fera appeler PNN (Positive Négro Natural). Dans son évolution, ce groupe participera cinq (5) ans plus tard à la première compilation Rap en compagnie des groupes Kill Point, Raisonnable Djeli, Syndicat, Silatigui et bien d’autres encore. Malgré le succès connu par cette œuvre phonographique, Elie KAMANO estimait ses ambitions au-delà des limites guinéennes; ainsi, l’idée d’aller effleurer d’autres cieux lui viendra à l’esprit. C’est donc dans le souci de rechercher quelque chose de meilleur à proposer au public guinéen que le jeune Elie KAMANO se rendra en Côte d’Ivoire en 1998. De toute évidence, nous conviendrons que « Tout ce qui brille à distance, n’est pas forcement de l’or » et cela, l’aventurier musical s’en apercevra à ses propres dépens.
Au prix d’une galère qui ne dira pas son nom, il réussit à enregistrer un album intitulé « Entre deux frontières ». Malheureusement, la Guinée n’aura pas la chance de découvrir cette œuvre musicale.
Revenu au bercail en 2000, il réalise un single intitulé » Hommage à Cellou ». Cette œuvre qui sera la première pour la Guinée, est dédiée à la mémoire d’un de ses amis, décédé de façon injuste.
Malgré la souffrance endurée dans sa première aventure, Elie KAMANO bravera une deuxième expérience. Cette fois, son choix portera sur le Sénégal. Les leçons de la vie sont multiples et variées, c’est pourquoi l’on dit souvent que « Qui vivra, verra ». Le courage ayant forcement un prix, le jeune « guerrier » arrivera en Guinée, ruiné jusqu’au dernier centime pour une économie destinée à la réalisation d’un titre mais avec en main, l’album « Lent et sûr ». Dans celui-ci, un vibrant hommage est rendu à notre compatriote Amadou DIALLO, froidement abattu par des policiers aux Etats-Unis d’Amérique. D’où le titre « Diallo-Diallo » qui connaîtra un succès sans précédent et fera prendre conscience dans le même temps à Elie KAMANO qu’il est plutôt fait pour le Reggae et non pour le Rap.
Totalement rangé aux côtés des couches défavorisées, Elie KAMANO débute une carrière artistique qui atteindra très vite son paroxysme. Il réalise qu’il a maintenant une véritable « arme » qui lui permettra de mener son combat avec l’ardeur qui se doit.
En 2005, il enregistre l’album « Trafiquant » qui connaît les prestigieuses participations du reggaeman panafricaniste Tiken Jah Fakoli et du groupe de musique traditionnelle de Guinée « Espoirs de Coronthie ».
Désormais perçu comme étant une valeur sûre de la musique guinéenne et même africaine, Elie KAMANO réalise de nombreux concerts dans le pays et dans la sous-région. Il participe dans le même temps à de grands évènements africains soutenus par les Organismes Internationaux de la promotion culturelle Le Festival de Rap Africain « Le Rap Aussi » (Contacts Evolutions – Guinée), « Hip hop Awards » (Optimiste Productions) et « Afrikakeur » au Sénégal et tant d’autres encore.
Engagé à jamais dans un combat en faveur de l’équilibre socio-économique et politique en Guinée et en Afrique, Elie KAMANO étonne à plus d’un titre.
2006 sera pour cet artiste, l’année de la consécration avec la sortie de l’album « Djélimankan ». Dans cet opus, Elie KAMANO s’en prend farouchement aux abus d’un Régime dictatorial qu’il dénoncera jusqu’à la chute.
Ce parcours fortement enrichi par de nombreuses années de dur labeur au service d’une idéologie purement populiste, permettra à Elie KAMANO de décrocher de nombreux prix sur la scène musicale nationale guinéenne. Chemin de succès faisant, il sera victime d’un accident dans lequel il perdra son frère du nom d’Abraham. Elie KAMANO assistera impuissant au pouvoir de l’argent sur les valeurs humaines dans le milieu sanitaire guinéen. Parti à Dakar (Sénégal) pour suivre son traitement, il reviendra avec un maxi single intitulé « Victime » qu’il dédiera à la mémoire de son frère disparu dans ce tragique accident. A travers le titre « N’dandan » (« soigne-moi » en langue soussou) la couche médicale paiera chèrement l’esprit de priorité de l’argent sur la santé du patient.
Il faut dire que le maxi single « Victime » connaîtra un succès tel que la popularité de Elie KAMANO sera fortement accrue. C’est d’ailleurs cette situation qui lui vaudra le titre de « Général » comme pour dire qu’il est au sommet du reggae guinéen. Désormais ce titre sera joint à son nom pour en venir à l’appellation Général Elie KAMANO.
Précisons par ailleurs que le Général Elie KAMANO frôlera à quelques millièmes près la finale du prix RFI découverte 2008 organisée en Guinée.
Son dernier opus « Où va l’Afrique » le confirme.