Nos confrères de la chaîne Espace TV ont récemment réalisé un scoop avec l’imam El hadj Mamadou Saliou Camara, pour qu’il s’explique sur les relations entre politique et religion, et au passage insister sur sa philosophie personnelle et ses profondes convictions.
A la question de savoir s’il était un familier du religieux malien, l’Imam Dicko qui occupe les rampes de l’actualité, l’Imam de la mosquée Faycal de Conakry, ne fait dans la nuance : « Il ne me connait, je ne le connaissais avant. J’ai vu sa photo, mais on ne s’est jamais salué même au téléphone! C’est lui qui sait là où il est, il défend quoi. Moi aussi qui suis premier imam de la Guinée, je sais comment parler aux Guinéens et comment défendre la violence face à mon peuple. Mais moi je ne fais pas comme lui »
Se voulant homme de vérité sans engagement politique, El,hadj Mamadou Saliou Camara esquisse une certaine différence, sans prétention, car le journaliste qui l’interviewe, est pertinent, et veut vraiment établir un certain parallèle entre les deux leaders religieux, aux approches différentes.
Alors, Elhadj Mamadou Saliou Camara confie: « Lui, il a parlé tout au début indiquant qu’il a aidé le président (Ibrahim Boubacar Keita). Alors ça veut dire qu’il était politicien avant, il a fait la campagne, il a aidé je crois le président lors du vote municipal. En ce qui me concerne, beaucoup de présidents se sont succédé en Guinée, mais je dis la vérité aux présidents, je dis la vérité au peuple, mais je ne peux pas être chef de la violence ».
L’imam ratib Elhadj Mamadou Saliou Camara choisit l’humilité pour se dire ouvert aux critiques et au pardon, convaincu que Dieu seul jugera, tout en réaffirmant sa vision apolitique: « Etant imam, miskine (pauvre, Ndlr), certaines personnes parlent mal de moi. Mais moi je dis merci à mes enfants. Si ceux qui me critiquent le font volontairement, Dieu le sait, s’ils sont manipulés par les hommes politiques, Dieu le sait aussi. Moi je ne réponds à personne, je n’insulte pas, je ne vais pas maudire ceux qui parlent mal de moi. Tout ce que je fais, je regarde entre moi et Allah. Si ça correspond à ma religion ou bien si ça ne correspond pas, c’est ça mon inquiétude. Je n’étais pas politicien, je ne suis pas aujourd’hui politicien et je ne serai jamais politicien tant que je suis imam »