Ces derniers temps, les grandes artères de la capitale guinéenne sont envahies par les tricycles qui sont de la catégorie des transports en commun. Mais depuis, leur arrivée dans le trafic routier à Conakry, ils sont devenus un véritable casse-tête pour les taxi-motards et pour la police routière à cause de leur conduite. Les populations elles-mêmes, ont fini par les surnommer les « bombonna », littéralement traduit de la langue soso, cela donne: « frôle-moi » ou « cogne-moi »… C’est tout dire !!
Interrogé sur la conduite de ces tricycles sur les routes de Conakry, le chef des agents de police routière du ‘’ Centre-émetteur’’ à Kipé, le capitaine Mamady Camara confie: « ces tricycles restent dans la catégorie des taxis. Seuls, les engins à deux roues, les motos sont habilitées de rouler au bon milieu de la route. Mais, tout le monde doit serrer à droite, malheureusement, ils ont pris l’habitude de s’aventurer au milieu de la route. C’est pourquoi, lorsqu’il y a accident, il n’y a même pas de constat, parce que ce milieu de la route est considéré comme un mur infranchissable. On peut dévier et dépasser mais, il est formellement interdit de rouler au bon milieu de la route. Et c’est ce que se permettent ces tricycles surnommés « bombonna »! ».
Plus grave encore : « Ces tricycles se permettent de fixer les tarifs par tronçon à leur guise. Ainsi ils exigent 2000 Gnf, quand les autres taxis le font à 1500 ! . Cela n’est pas normal. Pour cela, nous allons prendre des dispositions pour qu’ils normalisent les prix de leur transport comme les autres. Sincèrement, nous n’étions pas au courant de cela… ».
Pour Bah Abdourahmane , un taxi-motard posté à Kipé, très remonté contre ses concurrents, détaille: « Ces tricycles dérangent beaucoup les taxi-motards en pleine circulation, parce qu’ils viennent occuper notre droit de conduite, ce qui provoque fréquemment les accidents dans la circulation. Vraiment, nous demandons aux autorités de la police routière de trouver une solution le plus rapidement possible, car avec cette conduite incertaine de ces tricycles, nous sommes toujours exposés aux accidents graves. Je pense qu’ils sont considérés comme les taxis, par conséquent, ils doivent rouler aux mêmes endroits que ces taxis. Sans oublier que depuis leur arrivée dans la circulation à Conakry, notre clientèle a complètement baissé. Ça, nous ne sommes pas contents mais, nous avons décidé de manifester contre eux un jour!.. ».
Quant à Aboubacar Camara, chauffeur de tricycle, il nous a laissé entendre que « cette conduite d’occuper la médiane de la route en pleine circulation, n’est pas de notre faute. Parfois, nous sommes obligés de faire ce genre de conduite, mais nous reconnaissons que ce n’est pas de droit; cependant, on le fait lorsqu’il y a un embouteillage monstre, pour ne pas brûler inutilement notre carburant. Mais quand les bouchons se temporisent, on serre du coté des taxis ». A suivre …
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