Depuis que l’information a été révélée par François Borono, chargé de communication du PEDN, la polémique n’a cessé d’enfler. Si dans les faits, les choses ne sont pas telles qu’a voulu le faire passer le cadre du parti de Lansana Kouyaté, la thèse selon laquelle Cellou toucherait 500 millions de nos francs par mois, a été démenti avec véhémence par les responsables de l’UFDG, y compris Cellou Dalein en personne.
La suspicion
Malgré tout, cette affaire de budget du chef de file de l’opposition semble vouloir faire voler en éclat cette union de façade de ladite opposition. La suspicion avait tellement gagné de l’ampleur dans l’opinion, que le principal concerné a jugé utile une sortie médiatique pour démentir.
Cellou Dalein a notamment expliqué chez nos confrères des Grandes Gueules de la radio Espace Fm qu’une loi a été votée par l’Assemblée nationale, fixant les attributions de ce poste institutionnel de chef de file de l’opposition guinéenne. Du coup, il bénéficie d’un budget de 5 milliards de GNF par an.
Le piège
Mais le président de l’UFDG s’est fait prendre à son propre piège en tentant de revendiquer sa légitimité à ce poste et son droit à disposer de ce budget comme il l’entend. Il a multiplié les erreurs de communication. Le président de l’UFDG est tombé dans le piège des animateurs intrépides des GG, en allant jusqu’à affirmer qu’il revendiquera les arriérés dus au retard de versement de cet argent et, a déclaré sans ambages que le chef de file de l’opposition n’était pas une institution, mais une personne et que ce budget lui revient de droit, pour son parti l’UFDG, dont il a laissé entendre que le parc automobile est vieillot et épuisé. Comme pour dire que cet argent tombe à pic !
Les revendications
Mais au niveau de certains responsables de l’opposition, on ne l’entend pas de cette oreille-là, des responsables de certains partis sont montés au créneau pour dénoncer « l’attitude » de Cellou Dalein qui ne les aurait pas informés de l’existence d’une correspondance du trésor public sur le paiement imminent d’un montant de 5 milliards. C’est le cas d’Aboubacar Sylla, un proche et fidèle de Cellou qui revendique ce budget : « C’est un montant qui est affecté à une institution, au chef de file de l’opposition avec des rubriques, avec des services qui doivent être financés pour améliorer la qualité de notre démocratie. Nous allons nous retrouver pour définir la destination du budget, Il n’y a pas un chef de file ou un individu auquel on octroie 50 mille euros par mois, simplement du fait qu’il dirige le parti politique qui est arrivé en tête aux élections. Mais il y a plutôt une institution, qu’est le chef de file de l’opposition, qui doit comprendre un cabinet, des services et qui doit exécuter des prestations de tous ordres qui ne sont pas liées nécessairement à la promotion d’un parti politique, mais plutôt à la fortification de l’opposition pour que le processus politique puisse évoluer dans notre pays. Ce montant est donné pour que l’opposition joue son rôle de contre-pouvoir et d’animation de la vie publique » a notamment réagi le président de l’UFC.
Le visage de l’opposition
Voici le véritable visage de l’opposition guinéenne. En plus d’être naïve jusqu’à la moelle des os, elle est aussi avide des biens publics que le pouvoir qu’elle dénonce à tout bout de champ.
Ses membres s’entredéchirent pour un budget qui n’a pas encore été discuté à l’Assemblée nationale. Cellou Dalein lui-même a reconnu n’avoir « rien reçu pour l’instant », même si, il était sur le point de recevoir le revirement incognito.
Ces opposants ne sont même pas capables de prendre du recul et s’imaginer que toute cette manœuvre pourrait « probablement venir du rang de ses adversaires politiques ».
Imaginez une seule seconde que cet argent ait été viré sur le compte du récipiendaire et que l’information soit soigneusement gardée par le pouvoir jusqu’à la veille de la présidentielle de 2020, pour être révélée.
L’amateurisme et le manque de conviction politique est à son comble…
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI
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