Le 14 mai dernier, la RTG, que certains confrères désignent comme « l’unité centrale des médias » vient de souffler quarante bougies. Une opportunité pour réfléchir sur la situation et l’avenir de ce médium de service public, dont les prestations ne sont pas encore à la mesure des attentes de l’opinion publique. De quoi souffre donc la RTG ?
Un personnel pléthorique et peu performant
Employant plus d’une centaine de personnes (stagiaires et titulaires confondus), la RTG brille par la pauvreté de sa grille des programmes. Aussi bien à la radio que sur le petit écran, les émissions produites n’accrochent presque pas. En dépit d’équipements relativement performants, ce médium est fortement concurrencé par les médias privés. A son corps défendant, on évoquera probablement le problème de budget.
C’est à partir de ce goulot d’étranglement que les mesures de redressement devraient être prises. Le statut actuel de la station ne lui permet pas de fonctionner avec un budget propre. D’où la nécessité de changer radicalement cette situation. Une solution serait d’en faire un office à plein temps, à l’instar de certains pays de la sous régions. Le statu quo contribuerait à n’en pas douter à accroître les difficultés.
Une concurrence déloyale des journalistes
A l’instar de certaines entités publiques du pays, la RTG est victime de l’action de ses propres journalistes. Bon nombre d’entre eux gèrent des agences de spectacles ou de communication. En d’autres termes, c’est tout simplement de la concurrence déloyale, qui porte un grave préjudice à la maison.
En termes clairs, la RTG constitue un support pour rentabiliser ces agences, qui ne contribuent guère à renflouer les caisses de la RTG. D’où un manque à manquer, qui profite naturellement aux promoteurs de ces agences. C’est une pratique qui ne date pas d’aujourd’hui. Elle a cours depuis la nuit des temps. Facilitée en cela par l’actuel statut de la maison. Une raison de plus d’opérer un changement salutaire.
De l’exigence d’une profonde mutation
Ce changement devrait favoriser l’accès à la radio et à la télévision de l’ensemble de nos populations, tout en édifiant un paysage audiovisuel qui soit crédible et compétitif face à l’influence des chaînes étrangères. Disposant de compétences techniques et de ressources financières appropriées, la RTG nouvelle version devra être à même d’être performante avec une rentabilité accrue.
A moyen terme donc, il va falloir songer à créer les conditions de la mutation de la RTG en un office pour mettre définitivement fin aux divers problèmes, qui affectent sérieusement le fonctionnement de la RTG.
Cependant, rappelons que la RTG avait déjà tenté cette aventure qui fut, après tout un fiasco; elle a dû revenir dans le giron public pour survivre. C’est pourquoi, il sera important que des stratégies plus pointues soient mises en oeuvre pour surmonter les écueils en vue.
Thierno Saïdou DIAKITE pour JMI
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