Dans le cadre de l’amélioration de la qualité et l’efficacité des soins de santé à travers l’accès à l’eau potable pour les agents de santé et les populations de manière durable, la Banque Mondiale, en collaboration avec UNICEF, a financé pour un montant d’un million de dollars, la construction des forages et des adductions d’eau dans 48 structures sanitaires de la région de Mamou.
Pour toucher du doigt les réalités et l’impact du projet sur la communauté, une équipe de l’UNICEF s’est rendue sur le terrain du 14 au 17 mai 2018. La mission a visité 2 forages dans le quartier Horèfello et le district de Dindeyah et 2 adductions d’eau potable dans le quartier Poudrière et la sous-préfecture de Konkouré.
La région de Mamou comprend trois districts sanitaires, Mamou, Dalaba et Pita avec une population de 827 542 habitants. L’on y relève 41 centres de santé, 128 postes de santé et trois hôpitaux (deux hôpitaux préfectoraux et un hôpital régional). Ce projet WASH (Eau, Hygiène, Assainissement), conduit par le Ministère de la santé, en partenariat avec l’UNICEF, cadre parfaitement avec les objectifs stratégiques du plan national du développement sanitaire 2015–2024.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, l’UNICEF a travaillé étroitement avec la DPS* pour l’identification des sites en fonction de la population, de l’utilisation et de l’importance de la structure de santé. Dr Mariama Kankalabé Diallo, Directrice Préfectorale de la Santé, très satisfaite de l’impact produit par le projet, raconte avec précision :
« Au début, avec le monitorage, notre pourcentage WASH dans la région de Mamou variait entre 4 et 5 % de couverture. Mais cette fois, on est allé jusqu’à 100 % de centres de santé dotés des forages et d’adductions d’eau. Ce projet a vraiment été un ouf de soulagement pour nous. Par exemple dans la commune urbaine, les gens parcourent 10 à 15 km pour venir s’approvisionner en eau potable, dans la cour de la DPS ».
Le projet comporte deux volets à savoir : la réalisation des travaux et les actions d’accompagnement des communautés pour la gestion durable des forages et des adductions d’eau potable. Dr Mamadou Pathé Barry, médecin chargé de l’hygiène à la DRS* et point focal du projet WASH précise le rôle de la DRS : « La DRS a joué sa partition dans l’accompagnement de la communauté, et ce, en deux phases qui consistent entre autres à collecter les données et renforcer les capacités des bénéficiaires. C’est ainsi que, nous avons formé 144 agents de santé et 48 agents communautaires. Enfin, 108 membres des comités de santé et d’hygiène et 200 membres des comités villageois de santé ont été formés en intermédiation sociale, gestion et suivi des forages et adduction d’eau potable ».
Concernant les travaux des 36 forages, 7 AEP* et la réhabilitation des systèmes AEP dans 4 centres de santé, le SNAPE* est intervenu dans, non seulement le contrôle et la supervision des travaux pour le respect des normes, mais aussi dans l’intermédiation sociale : « L’intermédiation sociale consiste premièrement à signer des contrats entre le SNAPE et tous les villages et les centres et postes de santé. Ensuite, l’on a mis en place une unité de gestion des services publics de l’eau qui s’occupe de la gestion des points d’eau. Et on les a formés à la connaissance de l’eau, c’est-à-dire l’importance de l’eau de forage. Comment éviter la pollution de ces eaux du bec de la pompe jusqu’à la bouche de l’homme. Nous remercions les donateurs et tous ceux qui ont concouru à réaliser ces forages et adductions d’eau potable. Ces forages sont vraiment les bienvenus dans la région » expliquera Ismaël Bonfi Diallo, Directeur Régional du SNAPE de Mamou.
Pour une gestion optimale et efficiente des forages et Adductions d’Eau Potable, la DRS et le SNAPE ont appuyé la mise en place des unités de gestion des services publics d’eau qui s’occupent de la gestion des points d’eau.
M’Bemba Baldé, vice-président du Comité de Santé et d’Hygiène du centre de santé de Konkouré, décline les rôles de leur comité : « Notre association joue, premièrement, le rôle d’intermédiaire social entre la population, le centre de santé, les missionnaires qui viennent pour soigner les gens et les malades. Ensuite, nous veillons à la gestion des fonds qui rentrent dans les soins de santé et enfin nous accompagnons la mobilisation lors des campagnes de vaccination. Nous avons constitué deux équipes de six personnes. Un groupe qui s’occupe de l’entretien des latrines et le deuxième s’occupe du point d’adduction d’eau potable. A ce niveau, nous avons choisi un fontainier qui gère l’eau du matin jusqu’au soir », précise-t-il.
A Dindeyah, la gestion du forage a donné lieu à d’autres attitudes économiques. El Hadj Mamadou Bah, président du Comité Villageoise de la Santé, après avoir remercié l’UNICEF, a exposé leur mode opératoire pour la pérennisation de la réalisation.
« Depuis cette réalisation, nous sommes à l’aise et nous n’avons plus de problèmes d’eau potable comme avant. Pour pérenniser ce forage, nous nous sommes mobilisés et avons décidé qu’à la fin de chaque mois, chaque famille débourse un montant qu’on va réunir et déposer sur le compte ouvert à cet effet au crédit rural. Mais si une famille retarde le paiement, il y a une pénalité envisagée qu’elle paiera », prévient-il.
El hadj Mamadou Bah poursuit en mettant un accent particulier sur les principes hygiéniques établis au niveau de ce forage : « Nous avons interdit la vente directe de l’eau sur place. Nous avons aussi interdit aux enfants de moins de 5 ans de puiser de l’eau et les chaussures sont interdites dans la cour du forage », explique-t-il.
Le projet a mis un accent particulier sur la maintenance régulière des installations réalisées.
Au centre de santé de la Poudrière, la vente de l’eau a été instaurée par le Comité de Santé et d’Hygiène à l’effet d’assurer la maintenance du forage : « Les 3 bidons de 20 litres sont vendus à 500 GNF. Cet argent est versé sur un compte créé au crédit rural, et sera utilisé pour entretenir la pompe et les installations en cas de panne », nous confie Mamadou Kéita, trésorier du comité de gestion du quartier de la poudrière.
Ibrahima Sory KABA, UNICEF Guinée