La Guinée est le pays de toutes les invraisemblances. On ne l’écrira jamais assez. En effet le pays est passé maître dans l’art du recyclage, non pas des déchets, mais des cadres. Bon ou mauvais, ils sont nommés, limogés pour une raison ou pour une autre, ensuite renommés, promus ailleurs ou recyclés à la présidence de la république comme bien souvent… Conseillers !
Peu importe leur bilan, peu importe la raison qui a conduit à leur limogeage. Ils sont remis à coup sûr orbite ou sous veilleuse présidentielle.
Le dernier cas en date ne saurait passer inaperçu : aussi incroyable que cela puisse paraître, ce week-end le chef n’a pas trouvé des Guinéens méritant sur les 12 millions pour diriger le Port autonome de Conakry ou la Société d’exploitation du port autonome de Conakry, SOGEAC, si ce ne sont « les deux dames qui s’étaient illustrées par leur médiocrité et leur incompétence inégalées au PAC dans la gestion de l’affaire « Al Bayrak » du nom de la société turque, dont la concession acquise dans des conditions « obscures », était dénoncée par les syndicats du port.
Il s’agit ni plus, ni moins que des ex-directrices générales et directrice générale adjointe du Port, surnommée depuis « Signé » et l’autre, surnommée « Cacheté” depuis la comédie que les deux femmes avaient livré aux Guinéens, faisant de la Guinée la risée du monde entier sur les réseaux sociaux.
La première est promue désormais présidente du conseil d’administration du port autonome de Conakry (PCA), tandis que la seconde est bombardée Directrice générale du port.
Quant au Directeur Général de la SOGEAC et sur qui pesait de « fort soupçons de corruption » par l’actionnaire français de la SOGEAC qui demandait d’ailleurs à ce que ce dernier soit remplacé à son poste, sinon il n’excluait pas de rompre le partenariat, a été remplacé par un autre. Et le sortant est aussitôt nommé, tenez-vous bien ! : Conseiller à la présidence.
Si vous cherchez une quelconque logique dans tout ça, ce n’est même pas la peine vous ne trouverez pas, car il n’y en a aucune. Ces faits sont devenus d’une si troublante banalité que les citoyens s’en accommodent. C’est ça la Guinée, c’est comme ça et la vie continue…
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI