Benjamin Tonguino, secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) pour la zone minière de la préfecture de Boké, a accordé cette semaine un entretien au site d’information générale justinmorel.info.
Au cours de cette interview, le syndicaliste s’est largement exprimé sur les motifs d’une grève légale au détriment de celle d’une rébellion.
Justinmorel.info : Vous avez dirigé récemment la grève dans la zone minière de Boké, qui a défrayé la chronique dans la cité. Dans ce cas, pouvez-nous faire une différence entre une grève légale et celle rebelle ?
Benjamin Tonguino : Depuis plus de deux ans, je suis à Boke en tant que secrétaire général de l’USTG de cette zone minière, je n’ai jamais ordonné une grève illégale, parce que le syndicalisme n’est pas lié à la rébellion. Le syndicalisme, c’est d’abord de constater les problème, les recenser, analyser la faisabilité et poser les revendications devant la direction. Mais, lorsque vous vous levez un beau matin, parce que vous aviez mal dormi, vous vous dites que partez en grève, c’est de la rébellion pure et simple. Comme, le cas des compagnons de Louis M’Bemba que je qualifie de rebelles!
C’est le cas par exemple du Camarade Aboubacar Soumah qui déclenche la grève, sans aucun document préalable, c’est de la rébellion. Lorsque les problèmes m’ont été remontés par les travailleurs, j’ai essayé d’analyser d’abord et de faire une approche légale. Est-ce que leur demande est conçue dans le texte de loi, si c’est conçu normalement, je regarde la faisabilité en fonction de la possibilité de l’entreprise et en fonction de la conjoncture dans laquelle nous nous trouvons, je pose les problèmes à la direction, en vue de trouver une solution fiable.
Ce n’est pas parce que tu as entendu un problème ou j’ai un antécédent avec les responsables que je vais déclencher la grève qui va avoir des effets négatifs à la fois sur l’entreprise et les intérêts des travailleurs. Il y a beaucoup de problèmes que nous n’arrivons pas à résoudre. Mais lorsqu’il y a un problème entre la direction et le syndicat qui sont liés aux protocoles d’accord que nous avons signé, qu’on appelle accord maison, il faut savoir agir.
La seule difficulté, c’est parce que du coté de la société, elle recrute des conseillers qui ne sont pas du tout écoutés par cette même société, ou qui ne sont pas en mesure de faire leur travail. S’il y a un problème qui se pose au niveau du protocole, nous arrivons à appeler la société dans un délai légal pour leur dire voilà telle chose qui doit se faire à telle date, on suit pour que l’exécution s’opère dans le délai normal et conformément à ce qui est inscrit dans les textes.
Si on n’arrive pas à se comprendre avec les responsables de la direction, nous avons trois possibilités. La première possibilité, c’est d’abord d’appeler la direction au dialogue, si au terme de ce dialogue, on ne se comprend pas, on alerte les autorités administratives, le gouverneur, le préfet qui sont nos partenaires, afin qu’ils agissent à temps. La troisième alternative, on informe la centrale, on met l’inspection du travail en copie pour lui expliquer le problème et on les appelle à une intervention.
Là, le problème peut être résolu, à défaut de non résolution du problème par ces autorités, on alerte les médias. Avec la dénonciation, ils peuvent avoir conscience de revenir à de meilleurs comportements.
Justinmorel.info: Votre mot de fin ?
Benjamin Tonguino : Je dirais d’abord aux sociétés qui sont affiliées à l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée ( USTG) SMB, USM qui sont affiliées de nos jours à cette centrale syndicale, c’est de leur faire comprendre qu’il n’y a pas deux secrétaires généraux à l’USTG, il n’y a pas de deux USTG en Guinée, il y a une seule USTG représentée par le secrétaire Abdoulaye Camara.
Interview réalisée par Léon KOLIE pour JMI
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