En ce jour anniversaire de la disparition tragique de Miriam Makéba, la »Mama Africa », la militante totale, mon coeur palpite de nostalgie reconnaissante pour sa voix et son combat. Elle. L’infatigable. L’inaltérable. Dans ma tête, elle chante et danse encore son bonheur de Guinéenne et ses peines de la Sud Africaine exilée qu’elle fut à travers le monde.
Celle qui a semé aux quatre vents la vérité de son Afrique meurtrie, celle qui a, partout, traqué le mensonge politique. Miriam Makéba qui a su retracer avec minutie, le cheminement psychologique dramatique du quotidien sud africain et incarner les vraies douleurs de son continent qui ont pour nom: l’exploitation, l’humiliation et la domination. Celle qui a chanté la liberté et la dignité, flétri la misère, impulsé la colère et la révolte des peuples contre l’arbitraire; enfin celle qui a dénoncé la folie des grands de ce monde…
Miriam Makéba que j’ai connue en Guinée, a été pour moi comme une mère, car j’avais l’âge de sa fille Bongi; ainsi tous les week-ends, quand elle était là, je lui rendais visite pour apprendre d’elle et de son entourage. C’est elle qui m’a donné la chance de rencontrer et de discuter des monuments comme Stockely Carmichael, devenu plus tard Kwamé Touré, Hugh Masékéla, Leta Mbulu, Angela Davis, Nina Simone et beaucoup d’autres encore…
En 1985, « L’lmpératrice de la chanson africaine » Miriam Makéba accepta en principe d’être la marraine de mon mariage annoncé avec Marguerite Camara pour le 26 avril, mais ce projet fut bouleversé par la mort de sa fille Bongi, le 17 mars de cette année-là. Deuil. Douleur. Alors, elle proposa que la Reine des Amazones Nyépou Habass, la guitariste soliste la remplace dans cet événement.
Nos rapports étaient si excellents, que je possède encore des interviewes biographiques d’elle jamais publiées. J’avoue non sans fierté qu’Antonio Souaré et moi, étions à cette époque, les deux jeunes Guinéens les plus proches de cette grande diva africaine. Faut-il rappeler que peu de temps avant sa mort en Italie, elle confiait encore sa garde-robe à la famille d’Antonio Souaré à Paris ?
Autant de preuves d’amour maternel inoubliable dont les effluves vous accompagnent toute la vie…
Miriam Makéba, »Mama Africa » est toujours là… Pour nous et pour tous.
Justin MOREL Junior
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