Malgré la vive opposition qu’a suscité la démarche des huit conseillers frondeurs de la cour constitutionnelle guinéenne, ces derniers ont fait le forcing, en dépit de l’aversion de l’ensemble de la classe politique guinéenne, d’une importante frange de l’opinion et de l’ensemble des acteurs de la société civile.
Rien n’y fait, Kelefa Sall a été congédié sans autre forme de procès. Dans une démarche législative qui frise le ridicule.
L’annonce de l’élection d’un nouveau président de l’institution gardienne de la constitution a créé la stupeur au sein des « forces démocratiques ». Ce qui semblait imminent a finalement eu lieu ce vendredi 28 septembre. Une date décidément évocatrice et plus que jamais bouleversante pour les Guinéens et les Guinéennes qui a marqué et qui continue de jalonner l’histoire de la Guinée. Car elle symbolise à elle seule, la liberté et l’oppression.
Evincé sous le regard impuissant
Kéléfa Salll évincé de son piédestal de gardien de notre constitution sous le regard étonnamment impuissant des institutions républicaines devra désormais aller au charbon pour défendre sa légitimité conférée par la loi et les procédures en la matière.
Si à tort ou à raison, les opposants politiques et quelques acteurs sociaux croient dur comme fer que le projet machiavélique de troisième mandat est en marche, cette version quoique, diront certains, empreinte de jugement d’intention ou de valeur, il n’en demeure pas moins vrai que le silence et le mutisme des institutions républicaines et du ministère de la justice, compétents pour vider ce type de contentieux, sont étonnamment suspects.
Largesse et loisir
Le nouvel homme fort de la cour, Mohamed lamine Bangoura semble bénéficier de toute la largesse et le loisir de s’installer dans les locaux de président qu’il a évincé. Mieux, ce dernier visiblement perdu n’a plus droit à son habituelle garde rapprochée, comme par hasard.
Si le pouvoir en place veut se laver de tout soupçon par rapport à cette incroyable cacophonie judicaire, qui fait de la Guinée la risée du monde en matière d’inepties juridiques, mais surtout pour que la situation ne tende pas vers un pourrissement et la radicalisation dans la contestation, la justice guinéenne a le droit et surtout le devoir de rétablir de l’ordre au sein de cette institution.
La stabilité et la paix sociale en dépendent.
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI
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