Roger Cohen, l’éditorialiste du New York Times, livre son regard sur les deux présidents Trump et Macron
Alors qu’Emmanuel Macron est arrivé aux Etats-Unis lundi soir, pour une visite d’Etat de trois jours, Roger Cohen, l’éditorialiste du New York Times, était l’invité de RTL ce mardi matin. S’il se définit comme un « anti-Trump » assumé, dénonçant en particulier les mensonges répétés du président américain, il ne cache pas une certaine « sympathie » pour le locataire de l’Elysée. « Surtout, rappelle-t-il, si l’on considère qu’il était l’alternative (au Front national) lors de son élection ».
Malgré cette différence d’appréciation, et bien qu’il juge cette amitié entre les deux présidents « difficile à comprendre », Roger Cohen estime qu’ils présentent quelques points communs : »Ils se ressemblent dans le sens où ils veulent tout changer, tout bouleverser. Ce sont deux hommes d’action ».
Macron peut-il faire plier Trump ?
Deux hommes qui vont aussi pouvoir mesurer leur influence l’un sur l’autre au cours de cette visite. En particulier sur l’accord sur nucléaire iranien que Donald Trump veut rompre, s’il n’est pas durci contre Téhéran et ses ingérences dans la région. Une rupture que redoutent la France et toutes les autres grandes puissances signataires de ce traité par lequel l’Iran a renoncé à l’arme atomique. Emmanuel Macron réussira-t-il à infléchir la position de Donald Trump ? Rien n’est moins sûr, mais comme le relève Roger Cohen : « On a appris que ce que dit le président Trump n’est pas ce qu’il fait. Il y a beaucoup plus de mots que d’actions. »
Ce que ces nombreux tweets belliqueux contre le régime nord-coréen et son leader Kim Jung Un ont récemment montré : « Il a fait toutes sortes de déclarations sur une guerre potentiellement imminente avec la Corée du Nord. Donc oui, c’est possible que le président Trump fasse marche arrière. »
Une certitude, pour lui ce sujet : « est un test clé de cette amitié. »
Deux narcissiques
Quant à savoir si cette rencontre entre les deux présidents est aussi celle de deux narcissiques, l’éditorialiste se montre nuancé : « Oui il y a un narcissisme chez les deux, mais il y a aussi beaucoup de différences ». Et d’expliquer : « Le narcissisme de Trump, c’est quelque chose d’obsessionnel. C’est quelqu’un qui a besoin que tout le monde l’adore. »
Et d’illustrer son propos par cette anecdote : « Les hommes autour de lui sont terrorisés parce qu’ils doivent démontrer à chaque instant leur amour pour ce président ».
A l’inverse, poursuit-il : « Le narcissisme d’Emmanuel Macron, c’est celui d’un homme de 40 ans qui est arrivé au sommet, qui se croit capable de tout. Mais il y a une cohérence, notamment sur l’Europe. » Il l’assure : « Il y a quelque chose de malsain chez Trump qu’il n’y a pas chez Macron. »
Source : www.sudouest.fr