Rien ne va plus entre Moussa Tiegboro Camara qui dirige les services spéciaux, chargés de la lutte anti-drogue et le crime organisé et le ministre du commerce M. Marc Youmbouno. Depuis que le premier a, dans une sortie médiatique, étalé ses dernières actions contre les bouillions dits impropres à la consommation, les deux se livrent une bataille sans merci par médias interposés.
Le ministre regrette le fait que le colonel empiète sur son champ d’action, en ne se référant pas à ses services, quand il s’agit du commerce et de la conformité des produits sur le marché. Marc Youmbouno accuse de façon à peine voilée, le colonel d’extorquer de l’argent aux commerçants, sous prétexte de non conformité de la marque de bouillons qu’ils commercialisent, en saisissant parfois leurs marchandises.
La guerre des chiffres
Le colonel affirme avoir détecté, à l’issue des enquêtes menées par ses services, seulement 9 marques de bouillons comestibles sur les 93 qu’ils auraient recensées. Faux ! rétorque le ministre, en prenant en dérision les affirmations du colonel, en démentissent ses chiffres, et en qualifiant en substance ses actions de non sérieuses et de tape à l’œil, lors de son passage dans l’émission des Grandes Gueules de la radio Espace, en début de semaine. Marc Youmbouno a pour sa part avancé le chiffre de 23 marques de bouillions qui seraient propres à la consommation.
Mais le colonel persiste, dans un entretien accordé à nos confrères de Mosaiqueguinee, le colonel n’est pas tendre avec le ministre du commerce « C’est une bassesse, moi je ne vais pas le contredire. Nous, nous avons fait nos analyses dans un laboratoire qui est validé par la CEDEAO. Il faut demander, si leur laboratoire est crédible, pourquoi il n’a pas informé le public guinéen comme quoi ce sont les 23 marques qui sont bonnes pour la consommation, si c’est vrai dès au début. Es ce qu’il l’a fait? » Interroge-t-il.
Plus loin il révèle que ses services ont fait un communiqué pour demander à tous ceux qui ont des documents d’exportateur qui sont en règle avec le ministère, de venir déposer les documents. Seuls 15 sont venus le faire d’après lui.
« Nous avons demandé au ministre du commerce de nous donner un répertoire des exportateurs et il nous dit qu’il n’en a pas. Avant d’importer, il faut nécessairement une autorisation d’importation et c’est seul le ministère du Commerce qui a cette obligation. Et c’est lui-même qui a droit aussi de donner le certificat de mise en consommation. Le travail que nous faisons là c’est pour les aider. Après ces analyses, moi je lui ai transmis les résultats » attaque-t-il.
Alors que les rumeurs de remaniement ministériel semblent persistantes, le ministre du commerce risque gros dans son combat avec Tiegboro qui, malgré les critiques sur ces méthodes « cavalières » tient raide dans ses bottes avec une logique quasi militaire.
Mamadou Aliou DIALLO pour JMI
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