Depuis bientôt deux mois, les salaires traînent les pieds chez nos voisins maliens. Une situation qui confirme la fragilité du Trésor Public, en manque de liquidités, provoquant un embarras que certains ont du mal à contenir.
Hasard du calendrier ? C’est dans la foulée de l’arrivée du nouveau gouvernement que les salaires ont disparu. Autrement dit, de fin décembre à début février, les fonctionnaires et autres employés de l’administration broient du noir. Le trésor ne fait que prolonger les dates habituelles de paiement provoquant des frustrations contenues.
Les impacts sont importants car cette nouvelle façon de « gérer », rappelle le spectre du régime dictatorial militaire. Si du côté des voix autorisées, on parle d’un changement de système de paiement, la situation reste morose. Nos sources indiquent que le retard est le résultat du basculement au mode budget-programme. Ce qui explique qu’après la date du 5 Février, chacun soit encore entrain de guetter son solde.
Pire, la situation intervient au moment où le Trésor est endossé sur le paiement de 26 milliards. Une conséquence du jugement défavorable à l’Etat malien dans l’affaire des commandes sulfureuses de l’armée. A travers l’arrêt n°25 du 25 Janvier 2018 de la section administrative de la Cour Suprême, ce faramineux montant sera versé à la société GUO-Star.
Une polémique était née entre la dite société pour le reliquat du montant du protocole de fourniture des matériels militaire. Le ministère de la défense, avec à sa tête alors, un certain Boubeye Maiga représentant l’Etat.
Au total, ce sont 25,9 milliards CFA que le trésor public devra intégrer dans ses calculettes car l’Etat malien s’est résigné à poursuivre le combat judicaire. Une facture salée qui aura bien sûr des incidences sur le partage des liquidités disponibles dans ses caisses.
Au sortir d’une grogne sociale où les travailleurs ont paralysé l’administration, est-il indiqué d’aller vers cette voie ? Le pouvoir aura-t-il les moyens d’inverser la tendance?
Noublions pas que la situation est identique au niveau de l’Hémicycle. Les élus de la nation ont un retard de deux mois. Ils tirent aussi le diable par la queue, surtout qu’ils sont dans un contexte de vacances parlementaires. Les plus malins s’arrangent à avoir des missions pour vivre des symboliques perdiems, qui font désormais office de bouche-trous.
Un parlementaire a même refusé de partir suivre la clôture de la session extraordinaire vendredi dernier : en cause le traitement salarial. Même les fournisseurs préfèrent aller vers des arrangements pour ne pas voir leurs facture imputées au Trésor Public. C’est dire que les prestataires ont des factures en souffrance qui compliquent les choses pour eux.
Vivement la fin de cette conjoncture, car les retards prolongés ne peuvent que créer des situations aux graves conséquences.
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI au Mali
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