Établis, par le gouvernement guinéen et l’ensemble des partenaires techniques, suite à une épidémie de poliomyélite survenue en septembre 2015 en Guinée avec 7 cas détectés, l’objectif des campagnes de masse par les JNV et JLV, était de conduire le pays vers l’éradication définitive de la poliomyélite. Un résultat alors obtenu et reconnu lors de la 3ème évaluation indépendante qui a conclu à une interruption de la transmission de la poliomyélite en Guinée.
Marc Rubin, Représentant UNICEF, marquant l’auriculaire du petit Ibrahim de 11 mois, après lui avoir administré sa dose de vaccin contre la polio — ©UNICEF/ D-DIARRA
Dans la continuité de ce processus, ce 4ème et dernier tour qui vient clôturer la campagne de l’année 2017 sur un niveau local, permet de dresser un bilan annuel et s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis du pays dans le domaine de la vaccination de routine, qui constitue désormais « un rituel qu’il faut préserver avec l’implication assidue des chefs de secteurs, chefs de poste de santé, du gouvernement et des partenaires », selon Moundjour Cherif, directeur de cabinet du gouverneur de la ville de Conakry.
Tout au long de cette année, l’UNICEF et l’OMS, partenaires privilégiés du gouvernement dans la riposte contre la polio, ont appuyé techniquement et financièrement le pays dans ce combat. Au compte de cette dernière phase, ils ont déployé :3 286 620 doses de vaccins VPOb (Vaccin Polio Oral bivalent), 9 845 agents vaccinateurs, 239 superviseurs de l’Etat appuyés aussi par les moniteurs et superviseurs indépendants de l’OMS et mobilisateurs de l’UNICEF. Toutes ces aides représentant un coût global estimé à 6 975 633 200 GNF soit 650 166 $, dans le but de faire vacciner tous les enfants et surtout ceux ne s’étant pas fait vacciner lors des trois précédents passages.
Marie-Colette, Kady, Saran, Ibrahim, Cheick et Mohamed, grâce à leurs parents, eux n’échapperont pas à ce dernier passage de 2017 ciblés dans les localités de Conakry, Kindia, Faranah et Kankan.
Ils font partie des plus de 3 036 529 millions d’enfants de 0 à 5 ans qui bénéficieront de cette dose de vaccin protectrice et gratuite contre la poliomyélite, cette maladie très contagieuse, invalidante et pouvant malheureusement entraîner la mort.
Afin de préserver leur vie, Marie-Colette et tous les autres, recevront deux gouttes capitales de vaccin constituant une dose anti-poliomyélite. Ils leur faudra recevoir 4 doses pour être immunisés à vie et ils devront également se soumettre aux campagnes de vaccination afin de renforcer leur immunisation. À l’issue de l’administration de la dose, leurs auriculaires seront marqués au feutre bleu, et viendront signifier qu’ils sont protégés et qu’ils jouissent pleinement de leurs droits.
Lors de cette cérémonie, le Dr. Abdourahamane Diallo, Ministre de la Santé a tenu à préciser que : « la vaccination reste la seule mesure préventive efficace contre cette maladie. C’est pourquoi l’administration du vaccin contre la polio à plusieurs reprises s’avère nécessaire en vue de conférer à l’enfant une meilleure protection ».
Au final, la lutte acharnée contre la poliomyélite et les campagnes de vaccination, auront permis de faire vacciner 4,029,980 enfants au premier tour, 4,307,432 enfants au second tour, 4, 435,928 enfants au troisième tour et 3,151,499 enfants au dernier tour, permettant ainsi aux enfants de 0 à 5 ans de lutter contre de nombreuses pathologies évitables par la vaccination de routine.
Si le bilan de vaccination contre la poliomyélite de cette année est concluant, la lutte contre cette maladie ne s’arrête en revanche, pas là. Car outre ces campagnes, « il nous faut une mobilisation soutenue en faveur des interventions visant à renforcer la vaccination de routine. C’est l’une des interventions de santé publique les plus efficaces en termes de coût et d’efficacité » nous explique le Dr. Georges A. Ki-Zerbo, représentant de l’OMS lors de son allocution au nom des partenaires du gouvernement.
Mais comme tout le monde le sait maintenant, grâce à ses différentes campagnes la vaccination est devenue un geste primordial car, en plus de conférer le meilleur rapport « efficacité prix » dans le domaine de la médecine, c’est avant tout un DEVOIR pour les parents et un DROIT pour TOUS les enfants !
Djontan Diarra, UNICEF Guinée