L’ex-directeur de cabinet du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui détenait jusqu’ici le poste de DG de l’Ecole de maintien de la paix (EMP/ABB), depuis son départ du 2e gouvernement d’IBK, a ainsi pris tout le monde de court. Même si certains voyaient en lui un futur acteur majeur de la transition, annoncée inéluctable, par certains observateurs de la scène politique malmienne.
Après Kalfa Sanogo, Moussa Mara et des leaders qui ne s’en cachent plus, Moussa Sinko Coulibaly revient dans l’arène politique. Aux affaires à l’issue du coup d’Etat de mars 2012, il se fera une crédibilité à travers l’administration. Depuis la proclamation des résultats des présidentielles de 2013, il s’était tenu à carreaux.
L’ancien ministre de l’administration territoriale arrive à un moment, où le pouvoir en place est secoué par les divergences gouvernementales. Plusieurs ministres du régime IBK se sont tirés dessus verbalement et les empoignades ont eu raison de Me Mamadou Ismael Konaté, qui a démissionné du département de la justice.
Moussa Sinkou Coulibaly, au delà de sa carrière discrète depuis la fin de la transition a une étiquette indissociable de sa personne: celle d’appartenir à la junte au pouvoir à la chute d’ATT. Un groupe désormais mis aux arrêts par le nouveau patron de Koulouba qui avait pourtant prévenu : « Kati ne fera plus peur à Bamako ». Pire , ce sont bien les putschistes de Kati qui ont contribué à l’élection du candidat Ibrahim Boubacar Keita, en donnant des consignes aux niveau des casernes.
Dans le camp des partisans des anciens putschistes, la frustration est grande : Amadou Aya Sanogo est encore derrière les barreaux et risque d’y rester jusqu’à la fin de la présidentielle en vue. L’incarcération des barons du CNRDRE reste une trahison par ces derniers qui s’attendaient à un retour de l’ascenseur.
Il faut noter qu’ils ne s’attendaient pas à ce que la durée de détention de leur mentor et ses co-détenus, devienne un si long feuilleton judiciaire. Les actions qu’ils avaient entreprises pour se faire entendre ont mis à nu certaines ambitions : faire de Sanogo leur candidat autrement dit, finir ce qu’il avait commencé en mars 2012. A priori, vu qu’il sera finalement non-partant avec le « séjour sans fin en prison » , Moussa Sinkou Coulibaly pourrait bien combler ce vide.
Il est clair que tous les mouvements qui ont soutenu le coup d’Etat de 2012 rallieront l’ancien directeur de l’école de maintien de la paix. Sa candidature en vue , risque d’être une revanche sur l’histoire, afin de laver l’affront fait aux idéaux des putschistes de Kati.
Cette démission de Moussa Sinkou fait qu’ il ne pourra plus longtemps cacher son “jeu”. D’ici là, la liste des probables adversaires d’IBK à la présidentielle, prévue en principe en juillet 2018, vient d’avoir un visage à craindre.
Idrissa KEITA pour JMI
Correspondant particulier de JMI au Mali
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