Dans la journée du mardi, le 19 septembre 2017, monsieur Alpha Oumar Barry, citoyen guinéen a été déféré à la maison centrale de Conakry par le Tribunal de Première Instance de Conakry II pour des faits de vol aggravé au préjudice d’une citoyenne.
Après avoir accompli les formalités d’enregistrement de l’intéressé par le greffe de la prison, il a été affecté à la cale C5.
Cependant, plusieurs témoins dont des détenus ont remarqué que la greffière en chef de la Maison centrale s’intéresse de manière inhabituelle au détenu. C’est ainsi qu’elle a contacté le gardien chef pour lui demander des faveurs tendant à transférer Alpha Oumar Barry de la cale C5 à la cale mécanique où la surveillance est moins sévère pour procurer à celui-ci le minimum de commodité et de confort.
Par la suite, elle a communiqué à plusieurs reprises avec lui devant témoin sans que l’on n’en sache les motifs. Elle l’a sorti de la cale pour l’installer dans la cour sans raison sérieuse.
Il sera révélé plus tard qu’elle a des relations de voisinage au quartier Yattaya avec la mère et toute la famille du détenu. Leur dernier entretien a eu lieu le vendredi, 22 septembre 2017 aux environs de 14H. C’est à partir de ce moment que M. Alpha Oumar Barry a disparu de la prison.
Il a fallu le contrôle physique des cales à la fermeture pour établir formellement son évasion. Automatiquement, le régisseur a informé le directeur de l’administration pénitentiaire qui a instruit de faire immédiatement des investigations à l’interne pour identifier les agents qui ont provoqué et favorisé cette évasion.
La greffière a reconnu à l’enquête préliminaire qu’elle a eu des entretiens avec le détenu et être son voisin dans le quartier.
Quant au gardien chef, ce dernier a eu connaissance des démarches de la greffière en faveur de Alpha Oumar Barry ayant abouti au transfèrement de celui-ci de la cale C5 à la Cale mécanique, sans que l’autorité de tutelle (régisseur) n’en soit informée.
En ce qui concerne le portier (gardien de la porte centrale) celui-ci semble avoir été particulièrement néglige, car M. Alpha Oumar n’a pu sortir que par la porte officielle de la prison. Et ce jour, aucune tentative d’évasion n’a été enregistrée et aucune escalade des murs signalée.
A préciser que la prison est entourée de plusieurs PA de l’armée, de la gendarmerie et de la police.
Après son évasion, Alpha Oumar Barry a été recueilli dans la nuit du vendredi à samedi aux environs de 3H du matin, au quartier Tombo par un de ses complices présumé du nom de Mamadou DIALLO vendeur d’essence.
Celui-ci est soupçonné d’avoir aidé et facilité sa fuite. Aussi, il a téléphoné à la mère du fugitif à plusieurs reprises pour exiger une rémunération pour son assistance.
Face à cette situation, le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux a aussitôt suspendu de ses fonctions la greffière en chef de la maison centrale de Conakry. Les deux (02) agents pénitentiaires seront, à leur tour suspendus de leurs fonctions par le Directeur de l’administration pénitentiaire.
A la date d’aujourd’hui, les quatre (04) personnes ci-dessus citées ont été interpellées, déférées, au parquet du tribunal de première instance de Kaloum, inculpées de complicité d’évasion de détenu et placées sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction de Kaloum, en application des articles 19 , 741, 746 et suivants le code pénal.
Dans l’intérêt de la loi et de l’ordre public, ceux-ci ont été placés dans des prisons différentes et pour éviter toute communication ou conversation frauduleuse entre les inculpés, jusqu’à la clôture définitive de l’information ouverte au niveau du tribunal de Première instance de Kaloum.
Il faut noter que des avis de recherche sont été lancés au niveau de tous les services de sécurité, en vue de retrouver le fugitif.
A ce jour, tous les moyens matériels et humains sont déployés à tous les niveaux pour que monsieur Alpha Oumar Barry soit appréhendé et remis en détention avec toutes les conséquences de droit.
Il est à espérer que son interpellation sera une question de jour ou même d’heure.
Fait à Conakry le 28 septembre 2017
Le service de Presse et de la
Communication du Ministère de la Justice
(+224) 621 36 49 18 / 666 57 18 35