Ces deux monstres sacrés de la culture sont décédés le 11 mai 2004 pour Italo Zambo et le 11 mai 1982 pour Bob Marley, le pape du reggae. A chaque fois que j’évoque le souvenir de l’artiste Italo Zambo, j’éprouve un immense regret pour la simple raison, que j’avais pris rendez vous pour une interview qu’il avait acceptée sans trop de problème.

Par un simple fait du hasard, nous nous sommes rencontrés quelques jours avant qu’il ne soit terrassé par la maladie sur l’avenue de la République. Après les présentations d’usage, je pris son contact avc la promesse de l’appeler plus tard. Quelques jours après, avec un certain dépit j’appris qu’il était souffrant.

Italo Zambo membre du Forum Mondial des Arts depuis 1991, et des célèbres Ballets Africains de Fodéba Keïta aura contribué de façon significative à la promotion du théâtre national par son talent d’artiste , metteur en scène et comédien.
SUR LES TRACES DU REGGAE
Comme Italo Zambo, Bob Marley le pape du Reggae est décédé le 11 mai 1982.. Fan de cet artiste, en juin 2019, je commandais en France l’ouvrage  » Bob Marley, le dernier prophète  » de Francis Dordor publié aux Editions GM EDITION, d’où je publie un extrait sur l’origine de la musique reggae.
Le reggae est une musique créole apparue entre la fin des années soixante et le début de la décennie suivante en Jamaïque, île des Caraïbes d’une superficie équivalente à celle de la Corse et d’une population estimée à environ 3 millions d’habitants. Dans ce contexte le mot « créole », plus souvent relatif à la linguistique, signifie le fusionnement entre des caractéristiques venues de l’aire culturelle africaine et un ensemble d’éléments, tant musicaux que technologiques, propres au monde européen. Car l’histoire de cette musique prend racine dans un contexte social et historique bien précis marqué par la brutalité d’un passé colonial qui dès la fin du XVI e siècle a vu des milliers d’Africains faire l’expérience de la captivité, de la transhumance forcée et de l’esclavage dans les plantations de canne à sucre.
Plus de trois siècles après son abolition, les conséquences de ce que l’on a appelé la « traite négrière » se traduisant par l’extrême pauvreté et la discrimination raciale endurées par les descendants d’esclaves, le reggae s’est chargé de véhiculer les sentiments d’une génération en quête d’une identité africaine volontairement refoulée par des institutions coloniales, principalement scolaires et ecclésiastiques, pour qui seules les valeurs et le mode de vie européens étaient acceptables. Ainsi naquit une véritable contre-culture dans la jungle périurbaine que constituent les différents ghettos de Kingston, la capitale, dont Trench Town a été longtemps le plus dangereux et fécond de tous.
La vocation profonde du reggae fut dès ses balbutiements de restaurer cette part africaine absente que partageaient tous les naufragés de l’histoire que compte l’île, à savoir l’immense majorité de la population, quitte à faire remonter à la surface les épisodes les plus douloureux et tragiques de cette odyssée!
Thierno Saidou DIAKITE pour JMI
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