Les dirigeants africains s’engagent à prendre des mesures urgentes pour soutenir la reprise et renforcer la résilience
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Le rapport sera officiellement présenté aux chefs d’État lors du sommet de l’Union africaine afin d’orienter la planification nationale
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Les dirigeants africains se sont engagés, vendredi à Addis-Abeba, à prendre des mesures immédiates pour intégrer dans leurs plans de développement nationaux les recommandations du rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique, que vient de publier la Banque africaine de développement.
Le président zambien Hakainde Hichilema a déclaré que l’étude du Groupe de la Banque africaine de développement, a donné une impulsion aux dirigeants du continent pour aller de l’avant dans la mise en œuvre des réformes nécessaires. Son allocution a été prononcée par son ministre des Finances et de la Planification nationale, Situmbeko Musokotwane lors de la présentation du rapport, en marge du 36e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Selon le président Hichilema, le rapport est une étape importante dans la quête de connaissances fondées sur des données probantes pour éclairer l’élaboration des politiques en vue d’un avenir plus prospère et durable pour l’Afrique. « Les conclusions de cet important rapport nous fournissent, un ensemble de politiques concrètes que nous devons mettre en œuvre d’urgence pour soutenir la reprise et renforcer la résilience en Zambie, et sur le continent plus généralement », a souligné le président Hichilema. Il a fait observer que, bien que la Zambie n’ait pas été épargnée par les chocs mondiaux, son économie a fait preuve de résilience. Il a également déploré l’impact de l’importante dette de la Zambie sur la stabilité budgétaire du pays et a déclaré que son administration avait lancé des réformes qui stimuleraient la croissance économique pour atteindre 4 % en 2023 et 4,3 % en 2024. Le Groupe de la Banque africaine de développement a publié la première édition du rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique (https://apo-opa.info/3kdEZoH) le 19 janvier. Ce rapport a depuis suscité un vif intérêt des décideurs en Afrique et dans le monde. Ce rapport semestriel offre aux décideurs, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et aux partenaires au développement des évaluations actualisées, fondées sur des données probantes, des performances macroéconomiques actualisées du continent. Il présente également des perspectives à court et moyen terme. Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que le rapport sera présenté aux chefs d’État lors du sommet de l’Union africaine afin d’aider à orienter la planification nationale. « Le savoir, c’est le pouvoir. Ce rapport, qui sera publié deux fois par an, est une mine de connaissances — avec un aperçu approfondi de ce qui se passe en Afrique dans la sphère macroéconomique. Il identifie les défis et les opportunités pour le bien de notre continent », a-t-il déclaré. « Si les gouvernements, le secteur privé et les autres parties prenantes s’approprient le rapport, ils seront en meilleure posture pour prendre des décisions éclairées », a déclaré M. Faki Mahamat. Le rapport appelle notamment, à des réformes structurelles opportunes pour renforcer l’industrialisation avec le soutien des gouvernements dans des domaines clés. « Toutes les questions soulevées dans le rapport touchent aussi notre pays. Nous avons conduit le Nigeria sur la voie de l’ère pré-Covid-19, mais nous sommes toujours confrontés à certains défis », a déclaré la ministre des Finances, du Budget et de la Planification nationale du Nigeria, Zainab Ahmed, avant d’ajouter : « Nous avons demandé une facilité de trésorerie dans le cadre des droits de tirage spéciaux pour servir d’amortisseur. Nous avons également souhaité que les banques multilatérales de développement nous accordent des financements à plus long terme. Le Nigeria a fait preuve d’une grande résilience. Nous avons juste besoin de ce soutien pour nous permettre d’exploiter pleinement notre potentiel. » Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a fait observer que, bien que les économies africaines aient fait preuve d’une remarquable résilience, un soutien mondial est nécessaire pour aider le continent à faire face aux fardeaux financiers et aux défis en matière de sécurité. « Malgré le ralentissement occasionné par de multiples chocs, l’Afrique a fait preuve d’une résilience continue dans tous les pays, sauf un, et a maintenu un taux de croissance positif en 2022 avec des perspectives stables en 2023 et 2024. Les économies africaines sont effectivement résilientes », a déclaré M. Adesina. Il a appelé à un soutien fort et collectif en faveur de l’Afrique pour aider le continent à relever les défis auxquels il est confronté, en particulier le fardeau de la dette et les vulnérabilités liées à celle-ci. « L’Afrique ne peut pas gravir la pente raide en portant un sac de dettes sur son dos, a déclaré le président Adesina. La canalisation des 100 milliards de dollars supplémentaires de droits de tirage spéciaux fera une énorme différence. Nous devons unir nos forces pour exploiter les énormes possibilités qu’offre l’Afrique. Il ne fait aucun doute que nous ferons de grands progrès. Cependant, nous devons travailler vite, être inclusifs et compétitifs ». Le ministre égyptien adjoint des Finances chargé des Politiques et des Affaires économiques, Mohammed Ibrahim, a déclaré que le rapport était utile aux décideurs et aux chercheurs africains dans la mesure où il constitue une banque de données opportune de projets de développement et de planification solides et fondés sur des données probantes. Le directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia, l’économiste Jeffrey Sachs, a déclaré que l’Afrique avait la capacité d’atteindre une croissance annuelle de 7 à 10 %. Il a fait observer que l’Afrique pouvait tirer parti de sa population pour développer un marché unique robuste, citant des exemples comme la Chine et l’Inde. « La création d’un marché unique permettra à l’Afrique de se positionner parmi les trois plus grands marchés mondiaux. C’est le continent qui a le plus grand potentiel de croissance », a-t-il déclaré, appelant les dirigeants africains à construire des infrastructures régionales vitales et de combler les lacunes en matière d’infrastructures au cours des prochaines décennies. Jeffrey Sachs a exhorté les gouvernements africains à mener une révolution pour assurer un accès aux soins de santé et à l’éducation à un prix abordable. il a, en outre, appelé à un financement accru du continent afin de le placer sur la voie de la croissance durable, faisant observer que la Banque africaine de développement est essentielle pour répondre aux besoins financiers du continent. « L’Union africaine doit devenir un membre permanent du G-21 », a-t-il ajouté. L’économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, a souligné l’importance du rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2023. « Alors que nous sommes réunis ici aujourd’hui, les conditions macroéconomiques mondiales sont devenues de plus en plus incertaines en raison de multiples chocs qui se chevauchent et rendent l’élaboration des politiques et les décisions d’investissement très difficiles. Les pays ont besoin de diagnostics réguliers et d’actions politiques ciblées pour faire face à ces chocs récurrents et qui se chevauchent. » M. Urama a affirmé que l’Afrique reste l’endroit où investir malgré les chocs mondiaux. Ce que dit le rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2023 Après deux années de chocs mondiaux, le rapport note que les économies africaines sont prêtes à surmonter divers chocs à l’échelle nationale et mondiale (https://apo-opa.info/3lCGZXL) et à retrouver la voie de la reprise économique, de la stabilité et de la croissance. Les effets persistants de la pandémie de Covid-19, les ravages de l’accélération des changements climatiques et l’impact de la montée des conflits et des tensions géopolitiques ont ralenti la croissance de l’Afrique à 3,8 % en moyenne en 2022. Pour soutenir la croissance, les économies africaines auront besoin d’informations et de perspectives complètes pour naviguer dans un labyrinthe de risques mondiaux imbriqués, indique le rapport. La Banque publiera le rapport aux premier et troisième trimestres de chaque année, en complément de son rapport annuel phare, Perspectives économiques en Afrique. La Banque africaine de développement est la première institution à publier un rapport sur les perspectives macroéconomiques de l’Afrique pour 2023. APO Group pour JMI
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