Le Manifeste pour la culture africaine et afro-descendante sera présenté et discuté lors de la réunion des ministres africains de la Culture prévue à Rabat à la fin de la célébration de Rabat Capitale africaine de la culture
L’Hôtel La Tour Hassan de Rabat a été le cadre pour la commémoration officielle de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) le 24 janvier 2023. Cette commémoration fait partie des activités et événements organisés dans le cadre de la célébration de Rabat Capitale Africaine de la Culture initiée par CGLU Afrique et mise en œuvre sous l’égide d’un comité de pilotage présidé par M. le Wali de Rabat et auquel participent le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication ; le Ministère de l’Intérieur ; la Wilaya de Rabat-Salé-  ; la Ville de Rabat ; et Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) (www.UCLGA.org).

La cérémonie d’ouverture officielle de cette édition de la JMCA a été marquée par les allocutions de :

  • Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, allocution lue en son nom par le représentant de l’UNESCO au Maroc ;
  • S.E.M Robert Dussey, Ministre des Affaires Étrangères du Togo, pays porteur de la JMCA auprès de l’UNESCO, représenté par l’ambassadeur du Togo au Maroc, S.E.M Amakoé Klutse;
  • S.E.M. Mohammed Mehdi Bensaid, Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication du Maroc, représenté par M. Mohamed Ben Yacoub, Directeur des Arts et Commissaire de la célébration de Rabat Capitale Africaine de la Culture,
  • Mme Asmaa Rhlalou, Présidente du Conseil de la Ville de Rabat,
  • M. Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat Al Fath,
  • M. Ayité Dossavi, Président du Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels, initiateur de la JMCA, et
  • M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire General de CGLU Afrique.

« En cette Journée mondiale, ce n’est pas une seule culture, mais des cultures, riches de leur diversité, que nous célébrons. Ce sont aussi des artistes de tous les pays et de toutes les disciplines que nous mettons à l’honneur, dans des champs aussi nombreux que le cinéma, la musique, la danse, la mode et le design – autant d’industries créatives qui font vivre les artistes, pour œuvrer à la renaissance culturelle africaine. L’UNESCO, notamment dans le cadre de sa priorité globale pour l’Afrique, s’engage à soutenir ce formidable potentiel créatif », a affirmé le représentant de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

«Les Africains sont le seul peuple au monde à être présents dans les 5 continents, malgré l’éloignement de la Terre-Mère, ils ne se sont jamais éloignés de leur culture, qui est celle du vivre-ensemble, de la cohésion sociale, de la solidarité, de la bienveillance et de l’humanité, caractéristiques qui sont pour les Africains plus importants que la compétition de tous contre tous, devenue malheureusement l’ordre culturel homogénéisé du monde », a déclaré M. Jean Pierre Elong Mbassi, ajoutant qu’à travers la JMCA, « l’Afrique souhaite affirmer qu’elle représente la bienveillance du monde et qu’elle a le devoir de l’être, parce qu’elle représentera la moitié de l’Humanité en 2100. Dès 2030, un jeune sur deux qui a 18 ans et moins sera en Afrique. Il est donc de la responsabilité de l’Afrique de réconcilier le monde. La JMCA doit être le vecteur de cette réconciliation, et l’UNESCO, son porteur. »

La cérémonie d’ouverture officielle a été suivie d’une conférence inaugurale sur le thème « Histoire de l’Afrique, Histoire de l’Humanité », prononcée par M. Célestin Monga, Professeur d’Economie à la Harvard University de Boston, Etats-Unis, suivie de trois panels de discussions modérés par Mme Farida Moha, Journaliste, autour des thèmes suivants :

1- Promouvoir la culture africaine et afro-descendante dans le contexte de l’économie mondialisée ;

2- Réconcilier la jeunesse africaine et sa culture : les possibilités offertes par les technologies digitales ;

3- La contribution de la Diaspora et des Afro-Descendants au rayonnement international de la culture africaine.

Ces panels modérés ont réuni des intervenants distingués venus d’Afrique et de sa Diaspora comprenant des personnalités du monde littéraire et artistique, du monde universitaire, du monde politique ainsi que les acteurs associatifs, y compris les associations de jeunes, les représentants d’ONG, les journalistes et professionnels des media, en présence de nombreux invités dont plusieurs ambassadeurs et représentants du corps diplomatique basé au Maroc.

Le 1er Panel a rassemblé M. Eugène Ebodé, écrivain et Administrateur de la Chaire des Littératures et des arts africains à l’Académie du Royaume du Maroc ; Dr. Julius W. Garvey, petit-fils de Marcus Garvey fondateur du Panafricanisme, représentant de la Diaspora des États-Unis d’Amérique ; et Mme Meryem Sebti, Directrice de publication du magazine d’art contemporain africain Diptyk.

Les intervenants pour le 2ème Panel étaient Mr. Philomé Robert, originaire de Haïti, journaliste à la chaîne de Télévision France 24 ; Mr. Harold Love, membre de la Chambre des Représentants américaine du Tennessee aux États-Unis ; Mr. Hicham Lahlou, designer international et fondateur du projet Africa Design Award Days ; et Mr. Will Mbiakop, Président Exécutif de l’Institut Africain du Sport et de la Création (ASCI).

Le 3ème Panel a réuni Mme Carolina Maíra Morais, Historienne (Brésil) ; Mr. Gordon Williams, Lauréat des Grammy Awards (Etats-Unis) et Mme Rachida Kaaout, Haut-Commissaire des Diasporas Africaines en France.

En résumant les travaux de la commémoration officielle de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante M. Monceyf Fadili, essayiste, ancien représentant de ONU-Habitat au Maroc a souligné la haute qualité les échanges qui ont eu lieu, et la diversité des perspectives à considérer pour éclairer les trajectoires à prendre afin de redonner à la culture africaine et africaine-descendante la place qu’elle mérite au sein de la culture universelle. Tous ont convenu que sans arrimage à sa culture tout être humain est comme un voyageur en terrain inconnu sans boussole. D’où l’impératif de la transmission de la culture et des valeurs africaines aux nouvelles générations afin que l’identité culturelle africaine jamais ne se perde.

Les travaux de la Journée ont été clôturés par la présentation et la discussion du projet de Manifeste pour le Renouveau de Culture Africaine et Afro-descendante, porté par le Royaume du Maroc et CGLU Afrique et appuyé par les partenaires adhérant au projet.

Mr. Jean Pierre Elong Mbassi a présenté le Projet de Manifeste qui a ensuite fait l’objet de commentaires et d’orientations par M. Alphadi, Président Fondateur du FIMA, designer nigérien et Ambassadeur de bonne volonté pour l’innovation et la création africaine de l’UNESCO ; Mme Amouyeme Ollame Parfaite, écrivaine gabonaise, et Mr. Sansy Kaba Diakité, organisateur des 72 heures du Livre à Conakry, en Guinée.

«L’Afrique, c’est aussi sa Diaspora», a rappelé le Secrétaire Général de CGLU Afrique, soulignant la nécessité de changer le discours sur l’Afrique, son histoire et sa culture, afin de raconter l’Afrique aux enfants de la Diaspora telle qu’elle est vraiment, ainsi que la nécessité de donner de l’espoir et de nouvelles perspectives à la jeunesse africaine.

De son côté, Alphadi a souligné l’importance pour l’Afrique de se réapproprier sa culture, ses marques et ses œuvres à travers la protection intellectuelle, de la reprise de chaînes de valeurs comme celles du textile afin que par exemple les vêtements traditionnels portés par les Africains soient produits dans leur continent au sein d’une industrie créatrice d’emploi et vectrice de développement dans leurs pays.

Pour sa part, Mme. Amouyeme Ollame Parfaite a affirmé que l’Afrique ne doit pas écrire son histoire comme une tragédie, mais au contraire valoriser la contribution de l’Afrique dans l’histoire de l’Humanité afin de cultiver l’estime de soi chez l’enfant africain dès le bas âge. Cette valorisation pourra alors se traduire dans une meilleure affirmation et défense de l’identité et la culture africaine.

Et pour que les enfants de l’Afrique puissent prendre la relève, le livre est nécessaire, selon Mr. Sansy Kaba Diakité, rappelant que la Journée Mondiale du Livre et du Droit d’Auteur du 23 Avril de chaque année est très peu célébrée en Afrique et qu’il est nécessaire de prendre des initiatives sans se décourager même dans des pays africains où il y a peu ou pas de distribution et de promotion du livre. C’est ce souci de la transmission par le livre qui l’a conduit à créer une maison d’édition et à organiser un événement annuel appelé les « 72 heures du livre de Conakry ». M. Diakité a plaidé pour que Conakry soit déclaré Capitale Africaine du Livre et de l’Edition et compte sur CGLU Afrique pour rendre ceci possible.

Le Manifeste pour la Culture Africaine et Afro-descendante être présente et discuté lors de la réunion des ministres africains de la Culture prévue à Rabat en clôture de la célébration de Rabat Capitale Africaine de la Culture. D’ici là,  un groupe de travail devra être mis en place pour récolter toutes les suggestions et recommandations et élaborer le projet de Manifeste à soumettre à l’approbation des Ministres africains de la Culture.

Lauréats du Prix JMCA- KEKELI
La commémoration officielle de la Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante s’est terminée avec le dîner de Gala organisé à l’Hôtel Marriott de Rabat, qui a été marquée par la remise des Prix JMCA-KEKELI de Mérite et d’Honneur, décernés par l’ONG RAPEC et le Comité de Mobilisation de la JMCA.

Ce prix, inspiré du vocable « Kékéli » qui signifie « Lumière », honore les personnalités qui œuvrent pour la promotion de la culture africaine, la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la paix entre les peuples.

Le Prix JMCA-KEKELI du Mérite a été attribué à Sa Majesté AKATSI II DJIDJILÉVO, Secrétaire Général de l’ORRA (Organisation des Rois et Reines d’Afrique) et Dr. Martine NGO NYEMB-WISMAN, fondatrice de l’ONG Femmes Interface Nord-Sud.

Le Prix JMCA-KEKELI d’Honneur a été attribué à M. André AZOULAY, Journaliste, économiste et homme politique Marocain et a M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

A cette occasion, M. Jean Pierre Elong Mbassi a fait part de sa conviction profonde que « nous devons tout faire pour que l’indignité et la honte que nos ancêtres ont vécues, que nous avons vécues et qui sont encore vécues en Afrique, cessent. »

Le dîner de Gala a été clôturé en beauté avec les performances de la chanteuse Burkinabé, Princesse Stella Aicha Sagnon, qui est porte-parole des « Messagers des messages », mouvement panafricain culturel et artistique de divertissement éducatif, ainsi que de la chanteuse Emelance Emy venue du Burundi pour faire danser les invités aux rythmes de la musique africaine.

Pour rappel, c’est à l’instigation du Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels (RAPEC), et avec le soutien de la République du Togo et du Groupe africain, que l’UNESCO a proclamé, à l’occasion de la 40ème session de sa Conférence générale en 2019, le 24 janvier comme la Journée mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA). Cette date coïncide avec l’adoption de la Charte de la renaissance culturelle africaine, adoptée par les chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) lors de leur conférence tenue à Khartoum au Soudan en 1966.

Retrouvez les vidéos de la célébration de la JMCA 2023 ici : https://bit.ly/3JkrFsS

Distribué par APO Group pour United Cities and Local Governments of Africa (UCLG Africa).

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A propos Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) :
L’organisation faîtière des collectivités territoriales d’Afrique a été fondée en 2005 dans la ville de Tshwane, en Afrique du Sud, à la suite de l’unification de trois groupes continentaux de gouvernements locaux, à savoir l’Union africaine des autorités locales (AULA) ; l’Union des Villes Africaines (UVA); et la section Afrique de l’União das Cidades e Capitais Lusófonas (UCCLA). CGLU Afrique (www.UCLGA.org) regroupe 51 associations nationales de gouvernements locaux et régionaux de toutes les régions d’Afrique, ainsi que 2000 villes et territoires de plus de 100 000 habitants. CGLU Afrique représente plus de 350 millions de citoyens africains. Membre fondateur de l’organisation mondiale CGLU, elle en est la section régionale pour l’Afrique. Le siège de CGLU Afrique est basé à Rabat, capitale du Royaume du Maroc, où elle jouit du statut diplomatique en tant qu’Organisation Internationale Panafricaine. CGLU Afrique a également cinq bureaux régionaux au Caire, Egypte, pour l’Afrique du Nord ; à Accra, Ghana, pour l’Afrique Centrale ; à Libreville, Gabon, pour l’Afrique Centrale ; à Nairobi, Kenya, pour l’Afrique de l’Est ; et à Pretoria, en Afrique du Sud, pour l’Afrique Australe.

A propos RAPEC :
Réseau Africain des Promoteurs et Entrepreneurs Culturels Fondé par Ayité DOSSAVI, le 19 novembre 2007 en Afrique de l’Ouest (Ouagadougou-Burkina Faso). L’ONG RAPEC est soutenu et appuyée par des promoteurs, entrepreneurs culturels, protecteurs des patrimoines culturels, des femmes et des hommes de Médias, et des passionnés de la culture. Sa vision est de faire de la Culture, un des leviers du développement en Afrique. Déclaré en France, le 7 juin 2008 sous le nom : « RAPEC- Europe », créé au Togo le 1er octobre 2010, le Réseau est reconnu comme une ONG de développement par l’État togolais depuis le 29 juillet 2012. Sa démarche consiste à réduire certains fléaux et non des moindres, tels que la pauvreté et l’exclusion. Mais plus encore, le sous-développement dans lequel sont ancrés les acteurs et entrepreneurs culturels. Dans cette optique, l’ONG RAPEC propose aux États africains de reconnaitre l’activité culturelle comme économique à part entière.

A propos Programme Capitales Africaines de la Culture :
Le programme des Capitales Africaines de la Culture est porté par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique). II vise à faire de la culture, le quatrième pilier du développement durable des collectivités territoriales, ainsi que la structuration, la capacitation et la mise en réseau des acteurs culturels et créatifs au sein des collectivités territoriales et au niveau du continent africain dans son ensemble, en vue de développer des écosystèmes publics et privés propres à faire de la culture un secteur créateur de richesse, d’emplois décents, et promoteur de et l’authenticité de l’identité culturelle africaine.

SOURCE
United Cities and Local Governments of Africa (UCLG Africa)