30 novembre 2013 – 30 novembre 2022. Pascal Tabu Ley, alias « Rochereau », chanteur au timbre haut placé, était né le 13 novembre 1937 dans un petit village de la province de Bandundu (ouest), frontalière de celle de Kinshasa.
D’abord fonctionnaire, il s’était imposé dans les années 1960 comme une des stars de la rumba, devenant un de ses principaux ambassadeurs à travers le monde.
« Il y avait deux grandes écoles dans la musique de Kinshasa, l’école African Jazz dirigée par Grand Kallé, et l’OK Jazz emmené par Franco. Rochereau, qui est très bon compositeur, devient dans les années 1950 un disciple de Grand Kallé. Il a ensuite monté dans les années 1960 son propre orchestre et a pris le pouvoir », explique François Bensignor.
Tabu Ley Rochereau fut en 1970 le premier musicien africain à se produire en vedette à l’Olympia à Paris, accompagné de ses « Rocherettes » – comme Claude François avait ses Claudettes. Parmi les Rocherettes figure un moment Mbilia Bel, avec qui il vivra plusieurs années et qui deviendra elle aussi une énorme vedette.
Le « prince » Rochereau a également goûté à la politique. Il voulait être ministre de la Culture sous Laurent-Désiré Kabila, père de l’actuel président Joseph Kabila, mais sera finalement vice-gouverneur de Kinshasa.
En octobre 1999, il avait affiché son hostilité à une nouvelle force de la paix de l’ONU dans le pays, pour éviter la « sombre répétition » de l’opération de 1960. De 1960 à 1964, les Nations unies avaient mené une vaste et peu glorieuse opération militaire dans l’ex-Congo belge, motivée notamment par le souci des puissances coloniales et des Etats-Unis de ne pas voir le Congo tomber dans le giron soviétique.
En 1997, le chanteur avait dénoncé la persistance de la censure en RDC, au lendemain de l’interdiction de son dernier album, « Kebo beat », à cause du caractère jugé « immoral » d’un des titres.
Il avait déjà été victime de la censure en 1990, lorsque le régime du maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997), qui l’avait poussé un temps à l’exil, notamment en France, avait interdit son album « Trop, c’est trop ».
Tabu Ley Rochereau était le père du rappeur français Youssoupha.
Paix à son âme!
Thierno Saidou DIAKITE pour JMI
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