Dix ans de mobilisation en faveur de la protection de l’éducation
Le 9 septembre est la Journée internationale pour la protection de l’éducation contre les attaques, établie en 2020 par la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies. Cette décision clé des Nations Unies a été précédée par plus d’une décennie de plaidoyer mondial de la présidente de Education Above All (EAA), Son Altesse Sheikha Moza bint Nasser, visant à mobiliser la communauté internationale pour protéger l’éducation et garantir un accès équitable à l’enseignement dans des lieux de conflit.
- L’année suivante, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a adopté à l’unanimité la résolution 2601, renforçant ainsi le consensus mondial pour sauvegarder le droit à l’éducation et garantir que toutes les écoles soient des espaces protégés et sûrs. Unique en son genre, cette résolution condamne les attaques contre l’éducation et appelle les États à adopter des politiques et des lois qui engagent la responsabilité de ceux qui attaquent les écoles et l’éducation, apportent une réponse aux victimes d’attaques et en garantissent la continuité de l’éducation dans des conditions de conflit et d’urgence humanitaire.
- Aujourd’hui, il est temps d’aller au-delà des déclarations et des consensus et faire en sorte que tous les acteurs s’engagent pour un vrai changement.
- Les attaques contre l’éducation ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années, selon le rapport Education Under Attack 2022 de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques (GCPEA). Bien que de nombreuses écoles aient été fermées pendant la pandémie, les élèves et les enseignants ont continué d’être délibérément pris pour cible dans les espaces où ils devraient pouvoir apprendre, enseigner et jouer en toute sécurité.
Le rôle des données dans les conflits
- EAA, en partenariat avec KoBo et l’UNESCO, a créé TRACE : Track Attacks on Education Database, un portail numérique ayant pour but de faciliter la collecte et l’analyse des données et d’informations opportunes et précises sur les attaques contre l’éducation. L’accès à des données fiables et de qualité renforce la capacité des décideurs d’être au courant des épisodes d’attaques contre l’éducation, d’analyser les tendances et de prendre des décisions informées pour prévenir et répondre aux attaques contre l’éducation
- TRACE est conçu pour permettre l’accès facile a l’information ordonnée sur les attaques contre l’éducation, rendu possible grâce à la technologie humanitaire pour collecter, visualiser et analyser les données sur les attaques contre l’éducation, avec l’idée que cette information constitue un bien public mondial en libre accès
- Les données sur les attaques contre l’éducation servent de base aux politiques de sensibilisation, de prévention et de réponse à ces attaques, ainsi que de fondement pour engager la responsabilités de ceux qui les perpétuent.
- L’inclusion des communautés locales dans la collecte de données sur les attaques contre l’éducation donne un contrôle crucial aux victimes dans les sociétés touchées par le conflit, leur permettant de contribuer par leurs histoires et leurs voix à la connaissance sur les attaques contre l’éducation.
Les responsabilités des Gouvernements
- Les gouvernements du monde entier doivent commencer à mettre en œuvre le programme établi par la résolution 2601 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a été adoptée à l’unanimité et qui invite les États membres à :
- Mettre fin aux attaques contre l’éducation et les condamner;
- Garantir que les écoles ne sont pas utilisées à des fins militaires dans des situations de conflit armé et établir des politiques pour prévenir et traiter les attaques contre l’éducation ;
- Mettre en place des formations et des mécanismes de soutien aux enseignants et au personnel éducatif et scolaire afin de prévenir et de répondre aux attaques contre l’éducation, y compris des programmes de soutien médical et de santé mentale aux victimes d’attaques, en mettant l’accent sur les personnes qui sont visées de manière disproportionnée, comme les filles et les femmes, ainsi que les personnes déplacées et les réfugiés.
- Évaluer l’efficacité et le niveau de préparation du secteur de l’éducation aux attaques pour assurer la continuité de l’éducation dans des conditions de conflit armé et de crise humanitaire.
La participation des communautés locales
- Encourager l’émancipation et la participation des jeunes et des communautés locales est essentiel pour les aider à défendre leur droit à l’éducation. EAA et ses partenaires ont formé des milliers de jeunes pour qu’ils deviennent des défenseurs des droits à l’éducation, en particulier dans les communautés touchées par les conflits et la violence, comme en Ouganda et au Sud-Soudan.
APO Group pour JMI