Education par le français, rien que par le français, ainsi pourrait se résumer la politique linguistique de la Guinée coloniale. A la veille de l’indépendance, le français avait pour seul concurrent actif l’arabe, les langues guinéennes – une vingtaine – faisant office de concurrents potentiels.

Le 2 août 1968 fut proclamée la ‘Révolution culturelle socialiste’, dont l’une des retombées fut la mise en place progressive d’une politique linguistique nouvelle visant l’insertion des langues nationales dans le système éducatif guinéen.

Les organes d’exécution de la politique linguistique, qui existaient déjà ou qui ont été créés au fur et à mesure de la mise en place de la réforme, comprenaient, entre autres, les départements de linguistique de l’Institut polytechnique de Conakry et de celui de Kankan, l’Académie des langues, l’Institut pédagogique national, l’Institut national de recherche et de documentation de Guinée, les Ecoles normales d’instituteurs, et le Service national d’alphabétisation.

Grâce aux mesures édictées entre 1968 et 1977, l’enseignement était entièrement dispensé en langues guinéennes en 1980.

L’enseignement des langues nationales a pris fin, en avril 1984, avec l’arrivée au pouvoir en Guinée d’une nouvelle équipe gouvernementale.

Barry, Abou-Dardaye

1988