Avant l’arrestation musclée des membres du FNDC, j’ai donné un Carton jaune au Procureur général Alphonse Charles Wright que j’admire malgré tout.
Deux jours après, la suite des événements me donne raison. Voici le résumé de ladite publication.
《Nous avons un Procureur général, dynamique, jeune et très accroché à l’éthique, comme nous n’en avons jamais eu. Ça me rassure. Par contre, notre dynamique Procureur général est visiblement très très émotif.
Je crois que l’émotion a le défaut de conduire à des propos ou actes prématurés, inopportuns, disproportionnés, voire incohérents.
Je prie le Procureur général Alphonse Charles Wright de faire des efforts pour être moins émotif et plus mesuré dans ses réactions….
L’ÉMOTION EST COMME UN TRANCHANT À DOUBLE FACE.
Puisse DIEU guider ses pas dans sa noble et difficile mission》.
Comme je l’ai écrit avant les événements en cours, l’émotion conduit le Patron à prendre la place de son chauffeur et à commettre des accidents plus ou moins graves sur la voie publique. L’émotion conduit l’homme ordinaire à agir dans la colère et à poser des actes prématurés et inopportuns aux conséquences dommageables que le recul lui aurait déconseillé.
L’émotion conduit l’homme public à poser des actes ou à tenir des propos contraires à ses propres convictions et à ses messages antérieurs. L’émotion conduit l’homme à la vantardise : le sentiment de se montrer plus intelligent, plus instruit, se montrer plus loyaliste ou plus patriote.
Monsieur le Procureur Général, soyez fort dans le calme.
Faites valoir votre autorité en concédant à chacun de vos collaborateurs son périmètre de pouvoir. Nous qui sommes profanes en droit, on a l’impression que vous êtes cumulativement Procureur de la République près des TPI et Procureur général.
C’est à vous la parole sur les médias ! C’est à vous que sont attribuées les opérations de descentes sur le terrain ! N’est-ce pas trop ?
Que font alors les Procureurs de Dixinn, de Mafanco, de Kaloum et autres qui devraient être sur le terrain et vous rendre compte le cas échéant ?
Retenez que qui en fait de trop risque d’obstruer ses collaborateurs et déranger tout le monde.
L’exercice autoritaire du pouvoir à des moments inopportuns risque de compromettre le pouvoir et la quiétude sociale.
Vouloir se montrer fort, en faisant son travail et celui de ses subordonnés, on peut briller comme le soleil. On peut aussi s’éteindre comme une lampe tempête et être objet de railleries de la part de l’opinion, mais aussi de sa propre hiérarchie et de ses collaborateurs.
Vous avez le mérite de vouloir booster notre justice. Beaucoup de Guinéens vous ont applaudi. Mais votre émotion risque de compromettre vos premiers pas salvateurs.
Veuillez retenir que vous tenez un couteau à double tranchant.
Vous êtes jeune.
Faites-en bon usage, en ne le brandissant que rarement, avec la rigueur qui sied.
Ne soyez pas au four et au moulin.
Sinon, je brandirais le Carton rouge la prochaine fois ; même si mes cartons ne sont que feutres.
Merci.