Il est plus rationnel d’accepter l’idée selon laquelle la Scolastique fut tourmentée par des tensions internes qu’elle ne parvint pas à dépasser dans son propre élément, de telle sorte que la philosophie moderne, en se retournant contre ce dont elle procédait, ne fit qu’accomplir le destin de la Scolastique déjà en partie insurgée contre elle-même.

Ainsi en est-il du thomisme lui-même développé tantôt dans la ligne d’un réalisme de l’acte d’être, tantôt dans celle ─ rationaliste et essentialiste ─ d’un réalisme de l’essence en acte.

Ce qui est ici proposé, c’est d’abord la mise en évidence au moins de certaines des tensions intérieures au thomisme. C’est ensuite, par l’intromission d’un concept qui n’est pas thomiste mais fruit de la philosophie moderne en son acmé rationaliste, l’exposé d’une tentative de conciliation rationnelle des deux grands courants directeurs déployés dans et par l’Ecole thomiste.

Parce que la philosophie moderne est fille infidèle de la Scolastique, contribuer à faire se réconcilier le thomisme avec lui-même est peut-être aussi contribuer à révéler le thomisme ainsi repensé telle la vérité de la philosophie moderne elle-même, son avenir et son accomplissement.

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