Puisque nous y tenons, faisons le choix sans passion. Les candidats déclarés seraient : Kanfory Lappé Bangoura, Dianbobo Baldé, Kaba Diawara et Morlaye Soumah. Je me suis amusé au profil de chacun, en fonction de ce que je sais.
1. Kanfory Lappé Bangoura est un entraîneur qui, sur le plan local et sur le plan africain, a fait ses preuves. Mieux que les autres, il a entrainé beaucoup de clubs guinéens, avec des résultats globalement satisfaisants. Sur le plan africain, il a porté le Syli national local en demi-finale du CHAN à 2 reprises.
Là encore, il est en avance sur les autres.
2. Dianbobo Baldé est un ancien international qui a longtemps joué en deuxième et première divisions françaises et dans le championnat écossais. Il a joué des compétitions européennes avec les Celtics de Glasgow. Ce parcours dans une demi-dizaine de clubs lui a certainement permis de capitaliser les expériences de ses différents entraîneurs. De retour au bercail, il est promu récemment sélectionneur des U-18, avec lesquels il n’a pu produire les résultats attendus. Le temps d’évaluation sur une saison est insuffisant pour une bonne appréciation.
3. Kaba Diawara est aussi cet ancien international qui a joué dans de grands clubs européens, notamment Bordeaux et le très médiatique PSG.
Ses aventures lui ont permis d’être au contact de divers entraîneurs et d’accumuler une somme d’expériences comme Dianbobo.
À la différence des deux susnommés, Kaba Diawara a la chance d’exercer le métier de consultant du football sur la chaîne Canal +. Ce métier est réservé aux anciens célèbres footballeurs qui ont une bonne lecture et une bonne interprétation des schémas techniques et tactiques du football. Cette posture est sans doute un atout qui a élargi le carnet d’adresses de Kaba Diawara dans tous les milieux footballistiques. C’est à juste titre que depuis longtemps la FEGUIFOOT lui a confié la détection, le contact et le suivi des talents Guinéens méconnus à l’étranger et les binationaux. Cette fonction a été couplée à son homologation auprès du Sélectionneur titulaire (Didier Six) comme adjoint. Le couple Six-Diawara a donné des résultats nettement en deçà des attentes du public.
À ce sujet, l’on est en droit de se demander si Kaba Diawara doit assumer l’entière responsabilité d’un couple dont il n’était qu’Assistant. Les résultats de l’intérim qu’il a assumé à la veille de la dernière CAN ne sont-ils pas la suite logique de l’échec de celui du couple ?
Quoiqu’il en soit, il a une longueur d’avance sur ses concurrents pour les raisons qui précèdent.
4. Morlaye Soumah. Ancien capitaine du Syli, l’inamovible libéro de Bastia et un des meilleurs du championnat français à son poste et à son temps, a une longue expérience du haut niveau français et des coulisses du Syli national dont il était un cadre incontesté. Cependant, il a le handicap de n’avoir pas été entraîneur ni d’un club ni d’une équipe nationale, même de catégorie inférieure. Aussi, faudra-t-il se demander s’il a reçu une formation d’entraîneur.
De tout ce qui précède, de mon avis, deux personnes doivent émerger du lot :
Kanfory Lappé Bangoura et Kaba Diawara dans l’ordre de la présentation ci-dessus.Dans l’ordre du mérite, je pense que Kaba DIAWARA est mieux placé pour assumer les fonctions de Sélectionneur du Syli national de Guinée.
J’ose espérer :
a) qu’il tirera les leçons de l’échec du couple qu’il a constitué avec Didier Six ;
b) qu’il capitalisera ses nombreuses relations avec les grands entraîneurs pour enrichir son expérience ;
c) qu’il continuera à dénicher les talents et à convaincre les binationaux comme il l’a si bien réussi ces derniers mois.
En conclusion, mon choix porte sur Kaba DIAWARA. Je conseillerais vivement la FEGUIFOOT d’avoir en permanence un plan de formation de nos anciens footballeurs qui ont un certain niveau d’études, en vue de leur conversion au métier d’entraîneur des clubs locaux. Le cas de Lappé Bangoura est un exemple à promouvoir.
On doit former des entraîneurs Guinéens auprès des structures spécialisées et de certains clubs européens avec lesquels la FEGUIFOOT aura passé des accords de partenariats. Le football Guinéen ne doit pas être que le Syli national.
Nos équipes préfectorales doivent être aidées et dotées en formateurs bien formés.
Ibrahima Jair KEITA pour JMI