Du 5 au 7 octobre, l’UNESCO mettra à l’honneur le cinéma africain à l’occasion du lancement de la publication intitulée « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance ».
Le 5 octobre (de 15h00 à 15h50), la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, ainsi que des réalisateurs de renom tels qu’Abderrahmane Sissako et Mati Diop, présenteront cette publication, qui pour la première fois cartographie les industries du cinéma et de l’audiovisuel à l’échelle du continent africain. Ce secteur emploie actuellement environ 5 millions de personnes et représente 5 milliards de dollars de PIB à travers l’Afrique. « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance » contient des recommandations stratégiques pour aider ce secteur à atteindre son plein potentiel, qui lui permettrait de créer plus de 20 millions d’emplois et de contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au PIB combiné du continent.
Selon le rapport, ce potentiel reste largement inexploité en dépit de l’augmentation significative de la production à travers le continent, ainsi au Nigéria la production s’élève à près de 2 500 films par an. L’équipement cinématographique numérique bon marché et les plateformes en ligne, qui permettent une distribution directe aux consommateurs, ont donné naissance à une nouvelle économie pour les créateurs de contenus. Cependant, ce rapport révèle que l’Afrique ne détient qu’un écran de cinéma pour 787 402 habitants, ce qui en fait le continent dont le nombre de salles de cinéma est le plus faible.
Le piratage est un autre problème majeur pour cette industrie et malgré l’absence de données précises, le rapport estime qu’il fait perdre de 50% à plus de 75 % des revenus des industries du film et de l’audiovisuel. Le rapport souligne également que seulement 19 pays africains sur 54 (soit 34 %) offrent un soutien financier aux réalisateurs.
L’étude identifie également des difficultés qui affectent cette industrie de façon récurrente, notamment la liberté d’expression : dans 47 pays, les professionnels de ce secteur font état de restrictions sur les questions qu’ils peuvent traiter dans leurs créations. L’enseignement, la formation et l’accès à internet ont également une incidence sur les industries cinématographique et audiovisuelle africaines.
Ce rapport vise à aider l’industrie du film et les décideurs à prendre la mesure de la situation actuelle et à organiser de façon stratégique la croissance à venir.
« Cette publication phare reflète l’importance de renforcer la coopération internationale pour permettre à tous les pays, en particulier les pays en voie de développement, de disposer d’industries culturelles et créatives, viables et compétitives à la fois sur le plan national et international », a déclaré la Directrice générale. « Alors que nous célébrons le 20e anniversaire de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, nous devons faire entendre notre voix pour réaffirmer que le cinéma est un bien public qui nécessite un soutien et un investissement public pour garantir un accès égal à la création, la production, la distribution et la consommation. »
Le 5 octobre :
- De 16h à 18h, trois tables rondes examineront la production cinématographique en Afrique ainsi que l’investissement et le soutien institutionnel. Les débats rassembleront des représentants de gouvernement et de l’industrie du cinéma de premier plan.
- À partir de 18h30, l’UNESCO accueillera un cycle de projection de films africains qui s’étendra jusqu’au 7 octobre (accès restreint en raison des mesures sanitaires).
La publication « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance » fait partie de la contribution de l’UNESCO à l’Année des arts, de la culture et du patrimoine de l’Union africaine (2021) et de la célébration de l’année 2021 en tant qu’Année internationale de l’économie créative au service du développement durable,décrétée par les Nations unies. L’action de l’UNESCO en faveur d’une économie créative dynamique, y compris le cinéma, s’inscrit dans la lignée du cadre politique de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005 et de la Recommandation de 1980 relative à la condition de l’artiste.