Le collectif des victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse 2019 a, dans une déclaration rendue publique ce samedi 11 septembre 2021, salué la prise du pouvoir par le CNRD (Comité National de Rassemblement et du Développement), estimant que ce tournant décisif dans l’histoire de la Guinée est une libération pour le peuple qui a tant souffert. Le collectif a, en substance, interpelé la junte militaire au pouvoir à rendre justice aux 1203 familles expulsées par le régime d’Alpha Condé et de traduire ses auteurs en justice.
« Entre février et mars 2019, le Ministère de la ville et de l’aménagement du territoire sur instruction de l’ancien dictateur a détruit au moins 2500 maisons dans ces localités selon des images satellites exploitées par l’ONG américaine Human Rights Watch. Il convient de rappeler qu’en tout, 20.000 citoyens ont été jetés dans la rue parmi lesquels des personnes âgées (veuves, retraités), des femmes en état de famille ou nourrices et des enfants). Sur le plan social, il est difficile d’évaluer le drame enregistré à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse » a dénoncé Mamadou Samba Sow, porte-parole du collectif.
Selon cette déclaration, Kaporo-Rails n’a jamais été dans le portefeuille de l’Etat qui n’aurait jamais acheténla zone, n’a jamais exproprié les habitants et n’a aucun droit de préemption. Par ailleurs, souligne t-elle, « le décret numéro 211 du 23 novembre 1989 sur lequel se sont fondés nos bourreaux est bien clair en son article 4 je cite « les occupants qui auraient mis en valeur leurs fonds avant la date du 20 avril 1988, ne sont déguerpis que si l’Etat s’engage à les recaser et à les indemniser de la valeur de leur réalisation sur le fonds ». selon le porte parole du collectif, le gouvernement Condé a menti sur toute la ligne dans l’affaire Kaporo-Rails tandis que pour le cas de Kipé 2, le Ministère de la ville a refusé d’appliquer l’ordre de mission qu’il a lui-même établi et qui prévoyait le bornage, l’expertise, l’évaluation des bâtis et l’assignation des occupants des parcelles contenues.
Selon lui, l’indemnisation avait été prévue mais n’a jamais eu lieu. Le pouvoir Condé aurait également ignoré systématiquement les décisions du Tribunal de Première Instance de Dixinn qui avait ordonné l’arrêt de tous travaux sur place. Concernant Kaporo-Rails et Dimesse, les habitants n’ont reçu, d’après lui, aucun avertissement et dans l’ensemble des cas, le code foncier et domanial de la Guinée, la constitution qui garantit le droit à la propriété ainsi que les conventions africaines et internationales en matière de droits humains ont été foulés au sol par le régime Condé. Accusant au passage, le détournement pure et simple des espaces récupérés » Deux ans après les faits, ce que certains appellent le Centre Directionnel de Koloma a été passé à des groupes mafieux de guinéens appuyés par des étrangers. IMAAG-Holding, une société écran composée en majorité d’ivoiriens revend un mètre carré de nos terres à 1000 euros.
Bref, le collectif appellent les nouvelles autorités a traduire en justice les responsables des casses, à engager des poursuites judiciaires à leur endroit, et à dédommager les victimes.
Momo SOUMAH pour JMI