Lors d’une récente interview, le patron de la diplomatie a reconnu que le Mali perd gros avec les sanctions. Mise en garde avait pourtant été faite par l’honorable de Bourem, qui a interpellé le gouvernement lors du vote du Plan d’Action Gouvernemental.

Abdoulaye Diop est sorti du silence face à un média étranger, en abordant l’ampleur des conséquences de la suspension du Mali des instances de la CEDEAO, l’Union africaine, ou encore de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Pour le ministre de retour au même département, l’impact sur la transition malienne s’explique en ces termes :

« Nous vivons très mal cette situation. Beaucoup de nos partenaires limitent leurs interventions uniquement au financement des élections et les autres secteurs économiques et sociaux du pays sont laissés de côté. On n’arrivera pas à ces élections s’il n’y a pas un accompagnement conséquent ».

Si sa dernière phrase dessine la prolongation de la transition qui fait débat, on se limitera à l’aveu d’impuissance. Une suite logique de la négligence d’implication de la diplomatie parlementaire qui est pourtant réclamée au CNT.

Déjà lorsque Moctar Ouane était face aux membres de l’organe législatif , la candidate au Perchoir continental avait fait cas. 6 mois après , face à son remplaçant Choguel Maiga , la question est en suspens.

Venu aussi présenter son PAG , l’actuel PM malien a été interpellé sur le fait que les parlementaires ne soient pas associés à la diplomatie gouvernementale. CHATO a bien insisté sur l’impact que cela pourrait avoir auprès des partenaires internationaux par rapport à la levée des sanctions.

Mieux, le fait que soient ensemble ministres et membres du CNT pour les défis du moment, ne pourrait que décanter les choses rappellera Mme Aissata Cissé Haidara.

Voir le gouvernement et le Parlement faire front commun multiplie les chances de faire céder les plus réticents : le Mali ne pourra qu’en bénéficier à tous les niveaux.

Pourtant, après l’adoption du plan d’action, on a constaté que les ministres ont occupé les régions du Mali. Tournées durant lesquelles, les locataires du CICB ont été associés. Entre-temps , Abdoulaye Diop est parti en Algérie. Un périple où son homologue des mines sera en sa compagnie, mais aucune trace du CNT.

D’ailleurs,  son interview qui s’est tenue dans la foulée de sa mission aux USA, a lieu alors qu’aucun membre de la commission des affaires étrangères n’a été convié. Certains sont en Afrique Centrale, d’autres dans les ateliers impliquant le CNT et un groupe en travaux au sein de ladite commission.

Pourtant, les priorités du Mali ne se limitent pas aux seules questions électorales pour lesquelles, les PTF seraient prêts à décaisser. Les contraintes sont diverses et l’offensive du moment est en déca des résultats. Les interlocuteurs doivent être légion et certains acteurs de l’organe législatif ont la chance d’avoir occupé longtemps leurs sièges, contrairement aux ministres qui déposent la clé en moins d’une année.

Il faut espérer que le ministre en charge de la coopération internationale rentrera dans les rangs, à l’instar de ses collègues. On peut citer celui des réformes qui à Gao, a eu une mission commando avec les membres du CNT. Ne parlons même pas du chef d’Abdoulaye Diop, en la personne du Dr Choguel Kokala Maiga qui, durant ses tournées régionales ne se prive pas de l’apport des parlementaires.

Le temps n’est nullement un allié pour redorer le blason du Mali à l’international, car le pays est à la croisée des chemins. Et l’apport des membres du CNT pourrait renforcer le patron de la diplomatie, qui verra alors assez de partenaires orienter leurs interventions au-delà du seul dossier du financement des élections.

Idrissa KEITA pour JMI

Correspondant particulier de JMI au Mali

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