Elle a été annoncée depuis plusieurs jours. Elle a eu lieu comme prévu ce 27 juillet 2021, à la présidence de la république ivoirienne. Les deux frères ennemis d’hier ont, lors d’un tête-à-tête, fumé le calumet de la paix, éclaté de rire et peut-être fait table rase de leurs des confrontations politiques passées, dont la plus sanglante remonte à la crise post-électorale, à la faveur de la présidentielle de 2010, qui a coûté la vie à plus de 3000 Ivoiriens et qui les avait conduits vers des destins séparés : Laurent »défait par les urnes et les armes » (?), va se retrouver à La Haye (CPI) tandis que fort de ses soutiens, Ouattara va prendre les rênes du pays.
Une décennie plus tard, les deux leaders rivaux se retrouvent dans des circonstances bien particulières, et au-delà de leurs manteaux de politiciens pour incarner la réconciliation nationale.
Le temps de la belligérance semble révolu et les deux hommes qui incarnent l’espoir de plusieurs millions d’Ivoiriens, politiquement et ethniquement opposés ont voulu à travers cette rencontre et cette complicité affichée, envoyer un message d’apaisement, de paix et de réconciliation à leurs partisans, comme pour clore plus de deux décennies de clivages et d’instabilité politiques qui ont miné la Côte d’ivoire.
Laurent GBagbo conquérant insatiable qui semble s’être assagi sous le poids de l’âge, de l’expérience et, surtout de ses longues années de détention est conscient que » les Ivoiriens sont fatigués de ces crises politiques à répétition » a quand même, profité de l’occasion pour demander la libération de ses anciens partisans détenus politiques depuis la dernière grande crise post-électorale.
C’est une stratégie qui semble payante pour le président Alassane Ouattara, dans un troisième mandat controversé, a plus intérêt à faire taire les vieilles rivalités, pour conjurer les vieux démons de la politique ivoirienne.
Mais il ne faut pas s’y méprendre, la réconciliation nationale en Côte d’ivoire ne saurait se résumer à une rencontre entre ces deux hommes. Il faudra aller bien au-delà pour mettre sur pied des cadres et mécanismes plus inclusifs permettant aux Ivoiriens de s’écouter, de se dire la vérité, et que la justice rétablisse les victimes dans leurs droits, pour enfin aboutir à un véritable pardon et à la réconciliation promue par les deux leaders.
Mohamed DIALLO pour JMI
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