Le 8 mars de chaque année, le monde entier célèbre la journée internationale des femmes. Une journée qui offre l’opportunité à celles-ci de faire un diagnostic de leur situation et soumettre des revendications aux pouvoirs publics. Si cette date retient de nos jours l’attention de la communauté internationale, il aura fallu plusieurs années de lutte pour aboutir à la reconnaissance de certains droits aux femmes. Retour sur cette fabuleuse histoire du 8 mars …
L’origine de cette journée s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe et le monde occidental, au début du XXème siècle.
La création d’une « journée internationale des femmes » est proposée pour la première fois en 1910 lors de la conférence internationale des femmes socialistes par Clara Zetkin, et s’inscrit alors dans une perspective révolutionnaire.
La date n’est tout d’abord pas fixée, et ce n’est qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
La date est réinvestie avec le regain féministe des années 70 , et la « Journée internationale des femmes » est reconnue officiellement par les Nations Unies en 1977, puis en France en 1982. C’est une journée de manifestations à travers le monde et l’occasion de faire un bilan de la situation des femmes. Cette célébration reste de nos jours d’une brûlante actualité, car tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, il y aura encore du chemin à faire.
La fête des femmes en Guinée
Une fois dans l’année l’opportunité est offerte à nos compatriotes femmes de se retrouver pour évoquer leurs problèmes en fonction du thème choisi par les Nations Unies. Pour ce qui nous concerne spécifiquement, la date de célébration de la fête des femmes est conditionnée par le régime en place. Ainsi, au temps de la première république, c’est la date du 9 février qui était consacrée journée de la femme. Une date choisie à la mémoire de l’assassinat de M’Balia Camara en 1955 à Tondon. Cette militante du PDG fut considérée comme héroïne nationale durant le règne du PDG.
A la mort du premier président Ahmed Sékou Touré le 26 mars 1984, le mode de gestion de la Guinée change. Un virage à 360° est opéré : le centralisme démocratique est remplacé par un régime libéral. Et progressivement, tous les symboles qui évoquent un tant soit peu l’ère du PDG sont supprimés. Ainsi, la fête des femmes n’est plus célébrée le 9 février mais désormais le 27 août. Date anniversaire de la révolte des femmes en 1977 contre les abus de la police économique.
La célébration de la fête internationale des femmes en Guinée le 8 mars est relativement récente. Il serait beaucoup plus judicieux pour la gente féminine d’inverser la tendance, qui s’est instaurée au fil des ans, malgré le changement des régimes en place. En effet, le côté festive est beaucoup plus prononcé lors de la célébration de cette journée internationale. Les femmes ont tout intérêt à conquérir plus d’espace de liberté et de droit. Leur implication dans la gestion du pays doit s’affirmer au fur et à mesure que les années passent. Cette démarche va donner beaucoup plus de sens à cette journée. Il ne s’agit donc pas de se retrouver chaque année pour énumérer un chapelet de revendications, qui seront assorties de promesses, sans suivre la mise en œuvre des engagements pris.
Thierno Saïdou DIAKITE
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