Après plusieurs mois de congé à cause de la COVID-19, Cécile et Esther sont toutes heureuses de se retrouver à nouveau sur le chemin de l’école
Esther Guilavogui et Cécile Kamano sont deux petites écolières qui ont respectivement 11 et 9 ans, elles font la 5e année et fréquentent l’école primaire de bordeaux 1, dans la préfecture de Kankan, en Guinée.
Esther et Cécile habitent le même quartier, non loin de leur école qu’elles aiment tant et sont presque inséparables. Mais quand l’état d’urgence sanitaire fut décrété annonçant la fermeture des écoles sur toute l’étendue du territoire national à cause de la COVID-19, Esther et Cécile ne se voyaient presque plus, cette période les a beaucoup stressées à cause de la restriction des mouvements des personnes.
« Quand j’ai appris que les classes sont fermées jusqu’à nouvel ordre à cause de la COVID, j’ai eu trop peur d’attraper la maladie parce que je vis chez ma grand-mère, elle est âgée, illettrée et elle est beaucoup plus exposée que moi », témoigne Esther Guilavogui.
Pour Cécile, la fermeture des classes a contribué à augmenter la charge des tâches ménagères des élèves, ce qui a été un grand obstacle pour la continuité de la révision des cours à la maison. « Je faisais la lessive, je puisais de l’eau, et même la cuisine parfois. Durant cette période, je révisais rarement mes cours » nous raconte Cécile.
A Kankan, la réouverture des écoles est vivement saluée par le corps enseignant et les élèves. Une réouverture sécurisée qui a été possible grâce à l’appui financier du Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME) à travers l’UNICEF .
« Quand je suis arrivée le premier jour, j’ai constaté qu’il y a des dispositifs de lavage des mains à l’entrée de chaque classe, l’on nous a offert des masques de protection et la distanciation sociale était respectée avec le nombre d’élèves limité par salle », renchérit Esther.
Aujourd’hui, à l’école primaire de Bordeaux 1, les cours se poursuivent normalement. Sur un effectif total de 21 enseignants, 20 ont répondu massivement à l’appel de la direction préfectorale de l’éducation. Avec un effectif de 1322 élèves, l’école primaire a présenté 234 candidats à l’examen de passage au collège et a obtenu 161 admis dont 77 filles. A cette allure, Esther et Cécile comptent être parmi les meilleures l’année prochaine.
« J’étais très inquiète pour la finalisation des programmes avec l’arrivée de la maladie, mais grâce à Dieu, l’année prochaine je vais affronter les examens et je suis sûre que je serai parmi les lauréates de la région de Kankan. Au premier trimestre j’ai été 5e de ma classe et je vais redoubler d’efforts », a souhaité Cécile pour l’année scolaire 2020-2021.
Malgré leur complicité même en dehors de l’école, Esther et Cécile rêvent de devenir médecin et enseignante pour sauver des vies et instruire les enfants de leurs communautés. Pour elles, ce sont des métiers nobles qui méritent d’être valorisés en Guinée. C’est pourquoi elles sont inquiètes pour le reste de leurs amis qui n’ont pas encore repris le chemin de l’école à cause de la réticence des parents malgré les dispositifs déployés dans les établissements scolaires pour prévenir la maladie.
« Nous lançons un appel aux parents d’élèves afin qu’ils laissent leurs enfants venir à l’école pour terminer l’année scolaire en cours. Aujourd’hui tous les moyens sont mis en place pour se mettre à l’abri de cette maladie. Le lavage des mains est régulier, les thermo flash sont là pour la prise de température», a plaidé enfin Cécile.
L’UNICEF attache du prix à l’éducation des enfants. Grâce à son appui au système éducatif Guinéen pour une réouverture sécurisée des écoles, l’année prochaine Esther et Cécile affronteront les examens d’entrée au collège en toute sérénité et sans COVID.
Aboubacar Sidiki DIALLO / UNICEF pour JMI